Le Journal de Montreal

L’opposition en colère va voter contre le projet de loi pour l’UPAC

Le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux s’est dit fier de voter en faveur

- NICOLAS LACHANCE

QUÉBEC | Malgré le front commun des partis d’opposition, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a défendu bec et ongles son projet de loi donnant plus de pouvoir à l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC) qui sera adopté cette semaine.

« Je suis fier de voter pour ce projet de loi », a affirmé le ministre, signalant ne pas faire « un drame absolu » de la contestati­on de l’opposition.

« Nous, on va donner les outils à l’UPAC pour être un corps policier en bonne et due forme. Nous, on va créer un comité de surveillan­ce […]. Et on va prendre la recommanda­tion de la commission Charbonnea­u pour que le commissair­e soit nommé de façon complèteme­nt indépendan­te du gouverneme­nt », a pesté M. Coiteux.

Or, pour le Parti québécois, la Coalition avenir Québec et Québec solidaire, la seule façon de s’assurer que la nomination est parfaiteme­nt indépendan­te du gouverneme­nt c’est que l’ensemble des élus puisse participer à sa nomination. Pour cette raison principale­ment, les trois partis d’opposition ne comptent pas appuyer le projet de loi 107, dont le vote à l’Assemblée nationale a été remis à plus tard cette semaine.

« MAUVAISE IDÉE »

« On pense que c’est une très mauvaise idée de donner plus de pouvoir à une équipe de gestion qui a démontré son incompéten­ce », a affirmé le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, réitérant son désir que le commissair­e à l’UPAC soit nommé au deux tiers de l’Assemblée nationale.

Le chef de la CAQ, François Legault, soutient également que l’UPAC doit s’affairer à terminer son travail d’enquête sur le financemen­t du Parti libéral, et ce, avant les prochaines élections.

« Je vois les mêmes doutes, les mêmes inquiétude­s sur le climat de travail. Je vois qu’après toutes ces années, on n’a toujours pas de conclusion sur l’enquête sur Jean Charest puis Marc Bibeau », a-t-il dit, refusant comme les autres partis de réclamer la démission du commissair­e de l’UPAC, Robert Lafrenière.

« On n’a pas le choix, pour l’instant, de lui faire confiance. »

Le député de Mercier, Amir Khadir, a souligné quant à lui que ce n’est pas le projet de loi 107 qui va régler les problèmes de l’UPAC.

« Je ne sais pas ce qui se passe, mais monsieur Coiteux déçoit beaucoup », a mentionné le député de QS.

PARTENAIRE

La pression contre ce projet de loi vient également de l’extérieur des murs de l’Assemblée nationale, alors que le syndicat des policiers de la SQ a indiqué craindre la législatio­n en raison du climat de travail très difficile à l’intérieur de l’unité. Toutefois, le ministre Coiteux assure que ce problème peut se régler sans toucher au projet de loi. « Il y a déjà une démarche qui est en cours […]. On n’a pas à modifier quoi que ce soit dans le projet de loi 107, on a juste besoin de s’asseoir en partenaire­s et trouver une solution », a-t-il dit.

 ?? PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, SIMON CLARK ?? Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux (au centre), a été applaudi hier à l’Assemblée nationale par les membres du Parti libéral pour son projet de loi qui souhaite donner plus de pouvoir à l’Unité permanente anticorrup­tion.
PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, SIMON CLARK Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux (au centre), a été applaudi hier à l’Assemblée nationale par les membres du Parti libéral pour son projet de loi qui souhaite donner plus de pouvoir à l’Unité permanente anticorrup­tion.

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