L’Irano-Canadien à la solde de la CIA et du Mossad ?
TÉHÉRAN | (AFP) Le procureur de Téhéran a accusé hier un éminent écologiste, dont le récent « suicide » en prison fait polémique, d’avoir fait partie d’un réseau d’espionnage mis en place par les services de renseignements américain et israélien.
Kavous Seyed Emami, universitaire irano-canadien de renom et directeur de la Fondation pour la faune persane, a été enterré hier dans le village d’Ammameh, à 40 km au nord de Téhéran.
Des responsables affirment qu’il s’est suicidé dans sa cellule de prison, après son arrestation avec sept membres de sa fondation, mais sa famille et des universitaires contestent cette version. « Il est très important de savoir pourquoi il a été forcé de mettre fin à ses jours, et la raison de cet acte doit être clairement dite », a déclaré l’avocat de la famille.
Selon le procureur de Téhéran, Abbas Jafari-Dolatabadi, cette ONG avait été créée « il y a une décennie environ » pour masquer des activités de collecte « d’informations classifiées dans les secteurs de la défense et des missiles ».
« TRIPLE MISSION »
« Les suspects dans cette affaire, sous la direction des officiers du renseignement de la CIA et du Mossad, ont mené une triple mission centrée sur l’environnement, infiltrant la communauté scientifique et collectant des informations de centres (aux activités) sensibles et vitales, notamment sur les bases de missiles », a-t-il affirmé, cité par Mizanonline, l’agence qui dépend de l’Autorité judiciaire.
Selon M. Jafari-Dolatabadi, Kavous Seyed Emami était l’un des principaux contacts des agents du renseignement américain et avait hébergé chez lui un des responsables.
Il a accusé des membres de ce réseau d’avoir « installé des caméras dans des zones stratégiques, sous couvert d’observation de l’environnement, alors qu’en réalité ils observaient les activités des missiles de ce pays ».