Une jeune paraplégique rêve de remonter en moto
Une amatrice de sensations fortes rêve déjà de remonter sur une moto, à peine deux semaines après avoir perdu l’usage de ses jambes dans un accident de motoneige.
« Mon oncle m’a dit que c’était possible de faire de la moto même en étant paraplégique. J’ai toujours été une fille de motoneige, de motocross, de moto… C’est sûr que je veux en refaire. Je n’aurais pas peur du tout », affirme Camille René, sans hésiter.
Le 3 février, la femme de 23 ans se baladait en motoneige dans la cour de sa meilleure amie à Saint-Félixde-Kingsey, dans le Centre-du-Québec. Elle a heurté un monticule de neige et a été éjectée de son bolide.
Son amie, qui a été témoin de la scène, a aussitôt appelé les secours.
« J’étais par terre et je goûtais du sang dans ma bouche, mais je n’avais pas mal, raconte Mme René. Je pense que j’étais sur la grosse adrénaline. [...] Mais un moment donné, j’ai réalisé que je ne sentais plus mes jambes, poursuit-elle. Là, je capotais. J’ai vraiment eu peur de mourir. »
Transportée à l’Hôpital Fleurimont, à Sherbrooke, Mme René a été opérée d’urgence puisqu’elle avait plusieurs vertèbres fracturées. Malgré l’intervention minutieuse, sa moelle épinière a été atteinte. Elle est désormais paralysée du nombril jusqu’aux orteils.
DEUIL DIFFICILE
Après avoir passé 10 jours à l’hôpital, la motoneigiste a été transférée en centre de réadaptation mardi. C’est à ce moment que la réalité l’a frappée de plein fouet.
« Je commence juste à réaliser que je ne retrouverai plus mes jambes, confie-t-elle. [...] Au centre de réadaptation, j’ai vu tout le monde en chaise roulante. Disons que je n’avais pas le moral de d’habitude. »
Mme René a toujours été une grande sportive, voire une hyperactive. Le fait de ne plus pouvoir marcher ou courir représente donc un deuil particulièrement ardu.
« Je ne suis pas capable de rester assise, il faut toujours que je bouge, explique-t-elle. [C’est difficile] d’être assise ou couchée tout le temps. »
« NOUVELLE VIE »
Mme René tente de demeurer positive en se disant qu’une « nouvelle vie› » débute pour elle.
« J’ai n’ai vraiment pas envie que quelqu’un s’occupe de moi toute ma vie, souligne-t-elle. J’aime être indépendante, faire mes affaires, alors c’est ça qui me motive. Je veux apprendre à tout faire toute seule. »
Avant son accident, elle travaillait dans une usine de transformation de canneberges en attendant de se trouver un emploi comme agente correctionnelle. Elle réfléchit maintenant à la manière dont elle souhaite réorienter sa carrière.
L’accident de Camille René n’est pas couvert par le régime public d’assurance automobile puisqu’il s’est produit sur un chemin privé. Une collecte de fonds a été lancée pour la jeune femme sur le site GoFundMe. Plus de 15 500 $ avaient été amassés hier.