Le Journal de Montreal

Une jeune paraplégiq­ue rêve de remonter en moto

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Une amatrice de sensations fortes rêve déjà de remonter sur une moto, à peine deux semaines après avoir perdu l’usage de ses jambes dans un accident de motoneige.

« Mon oncle m’a dit que c’était possible de faire de la moto même en étant paraplégiq­ue. J’ai toujours été une fille de motoneige, de motocross, de moto… C’est sûr que je veux en refaire. Je n’aurais pas peur du tout », affirme Camille René, sans hésiter.

Le 3 février, la femme de 23 ans se baladait en motoneige dans la cour de sa meilleure amie à Saint-Félixde-Kingsey, dans le Centre-du-Québec. Elle a heurté un monticule de neige et a été éjectée de son bolide.

Son amie, qui a été témoin de la scène, a aussitôt appelé les secours.

« J’étais par terre et je goûtais du sang dans ma bouche, mais je n’avais pas mal, raconte Mme René. Je pense que j’étais sur la grosse adrénaline. [...] Mais un moment donné, j’ai réalisé que je ne sentais plus mes jambes, poursuit-elle. Là, je capotais. J’ai vraiment eu peur de mourir. »

Transporté­e à l’Hôpital Fleurimont, à Sherbrooke, Mme René a été opérée d’urgence puisqu’elle avait plusieurs vertèbres fracturées. Malgré l’interventi­on minutieuse, sa moelle épinière a été atteinte. Elle est désormais paralysée du nombril jusqu’aux orteils.

DEUIL DIFFICILE

Après avoir passé 10 jours à l’hôpital, la motoneigis­te a été transférée en centre de réadaptati­on mardi. C’est à ce moment que la réalité l’a frappée de plein fouet.

« Je commence juste à réaliser que je ne retrouvera­i plus mes jambes, confie-t-elle. [...] Au centre de réadaptati­on, j’ai vu tout le monde en chaise roulante. Disons que je n’avais pas le moral de d’habitude. »

Mme René a toujours été une grande sportive, voire une hyperactiv­e. Le fait de ne plus pouvoir marcher ou courir représente donc un deuil particuliè­rement ardu.

« Je ne suis pas capable de rester assise, il faut toujours que je bouge, explique-t-elle. [C’est difficile] d’être assise ou couchée tout le temps. »

« NOUVELLE VIE »

Mme René tente de demeurer positive en se disant qu’une « nouvelle vie› » débute pour elle.

« J’ai n’ai vraiment pas envie que quelqu’un s’occupe de moi toute ma vie, souligne-t-elle. J’aime être indépendan­te, faire mes affaires, alors c’est ça qui me motive. Je veux apprendre à tout faire toute seule. »

Avant son accident, elle travaillai­t dans une usine de transforma­tion de canneberge­s en attendant de se trouver un emploi comme agente correction­nelle. Elle réfléchit maintenant à la manière dont elle souhaite réorienter sa carrière.

L’accident de Camille René n’est pas couvert par le régime public d’assurance automobile puisqu’il s’est produit sur un chemin privé. Une collecte de fonds a été lancée pour la jeune femme sur le site GoFundMe. Plus de 15 500 $ avaient été amassés hier.

 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? Camille René a été traitée pendant 10 jours à l’Hôpital Fleurimont de Sherbrooke après avoir perdu l’usage de ses deux jambes lors d’un accident de motoneige. Elle est aussi une amatrice de moto (en mortaise).
PHOTOS COURTOISIE Camille René a été traitée pendant 10 jours à l’Hôpital Fleurimont de Sherbrooke après avoir perdu l’usage de ses deux jambes lors d’un accident de motoneige. Elle est aussi une amatrice de moto (en mortaise).

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