L’opposition renégocierait l’entente avec les médecins
Les trois partis sont contre les 480 millions de dollars accordés
QUÉBEC | Les trois partis d’opposition s’engagent à rouvrir l’entente conclue entre Québec et les médecins spécialistes.
Le PQ, la CAQ et QS en ont notamment contre les 480 millions $ accordés sur quatre ans aux médecins spécialistes. Il s’agit, selon le gouvernement, de l’étalement de hausses accordées dans le passé.
En chambre, le premier ministre Philippe Couillard a également révélé que l’entente, qui couvre la période 2015-2023, accorde aussi une hausse salariale moyenne de 1,4 % annuellement.
Selon les informations disponibles, le total atteint environ un milliard de dollars pour quelque 10 000 médecins spécialistes, souligne le chef du PQ, Jean-François Lisée.
ROUVRIR LE PACTE
Le chef péquiste s’engage donc à rouvrir l’entente, s’il est porté au pouvoir en octobre prochain.
« Je vais demander aux Québécois, en campagne électorale, en septembre prochain, de me donner le mandat le 1er octobre de dire aux médecins : ça ne passe pas, on se rassoit, de gré à gré, on renégocie ça, à la baisse », dit le chef péquiste.
L’idée a toutefois trouvé écho à la CAQ. Si la rémunération dépasse désormais celle des spécialistes du reste du Canada, le parti renégocierait lui aussi l’entente. « Si on est supérieur [au] rattrapage, on s’assoit et on rouvre ça », dit le critique caquiste en matière de santé, François Paradis.
« Québec solidaire veut faire plus que déchirer cette entente-là, [on] veut revoir complètement la rémunération des médecins. Nous, on croit à une rémunération mixte », a pour sa part lancé la porte-parole Manon Massé.
BONNE ENTENTE
Malgré les critiques, le gouvernement Couillard a défendu l’entente bec et ongle mercredi.
« C’est une entente qui est excellente pour les citoyens et pour les patients du Québec », a assuré le premier ministre Philippe Couillard au Salon bleu.
Au cours des échanges en chambre, le gouvernement et le PQ ont rappelé que c’est François Legault, lorsqu’il était au PQ en 2003, qui a enclenché le processus de rattrapage salarial des médecins par rapport aux médecins du reste du Canada.
Le chef caquiste s’est défendu en soulignant que ce rattrapage devait permettre aux spécialistes d’en arriver à un écart de rémunération similaire avec le reste du Canada.
Dénonçant la décision de François Legault sous le gouvernement péquiste de Bernard Landry, Jean-François Lisée a affirmé qu’il s’agissait de « la pire décision de finances publiques du siècle ».