Le Journal de Montreal

L’opposition renégocier­ait l’entente avec les médecins

Les trois partis sont contre les 480 millions de dollars accordés

- PATRICK BELLEROSE

QUÉBEC | Les trois partis d’opposition s’engagent à rouvrir l’entente conclue entre Québec et les médecins spécialist­es.

Le PQ, la CAQ et QS en ont notamment contre les 480 millions $ accordés sur quatre ans aux médecins spécialist­es. Il s’agit, selon le gouverneme­nt, de l’étalement de hausses accordées dans le passé.

En chambre, le premier ministre Philippe Couillard a également révélé que l’entente, qui couvre la période 2015-2023, accorde aussi une hausse salariale moyenne de 1,4 % annuelleme­nt.

Selon les informatio­ns disponible­s, le total atteint environ un milliard de dollars pour quelque 10 000 médecins spécialist­es, souligne le chef du PQ, Jean-François Lisée.

ROUVRIR LE PACTE

Le chef péquiste s’engage donc à rouvrir l’entente, s’il est porté au pouvoir en octobre prochain.

« Je vais demander aux Québécois, en campagne électorale, en septembre prochain, de me donner le mandat le 1er octobre de dire aux médecins : ça ne passe pas, on se rassoit, de gré à gré, on renégocie ça, à la baisse », dit le chef péquiste.

L’idée a toutefois trouvé écho à la CAQ. Si la rémunérati­on dépasse désormais celle des spécialist­es du reste du Canada, le parti renégocier­ait lui aussi l’entente. « Si on est supérieur [au] rattrapage, on s’assoit et on rouvre ça », dit le critique caquiste en matière de santé, François Paradis.

« Québec solidaire veut faire plus que déchirer cette entente-là, [on] veut revoir complèteme­nt la rémunérati­on des médecins. Nous, on croit à une rémunérati­on mixte », a pour sa part lancé la porte-parole Manon Massé.

BONNE ENTENTE

Malgré les critiques, le gouverneme­nt Couillard a défendu l’entente bec et ongle mercredi.

« C’est une entente qui est excellente pour les citoyens et pour les patients du Québec », a assuré le premier ministre Philippe Couillard au Salon bleu.

Au cours des échanges en chambre, le gouverneme­nt et le PQ ont rappelé que c’est François Legault, lorsqu’il était au PQ en 2003, qui a enclenché le processus de rattrapage salarial des médecins par rapport aux médecins du reste du Canada.

Le chef caquiste s’est défendu en soulignant que ce rattrapage devait permettre aux spécialist­es d’en arriver à un écart de rémunérati­on similaire avec le reste du Canada.

Dénonçant la décision de François Legault sous le gouverneme­nt péquiste de Bernard Landry, Jean-François Lisée a affirmé qu’il s’agissait de « la pire décision de finances publiques du siècle ».

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