Remontée républicaine ou vague démocrate ?
Malgré une succession de scandales, la cote de Donald Trump et celle de son parti sont en hausse. Qu’est-ce que ça signifie pour l’élection de mi-mandat ?
Après 13 mois à la Maison-Blanche, le taux d’approbation de Donald Trump dans la moyenne des sondages avoisine 41 %. C’est moins que tous ses prédécesseurs à pareille date, mais c’est mieux que les 36 % que Trump affichait il y a deux mois.
Autre bonne nouvelle pour les républicains : l’avantage démocrate pour les intentions de vote aux élections de mi-mandat du Congrès en novembre a aussi rétréci.
CE QUI EST NORMAL
Étant donné la bonne performance de l’économie américaine, le chômage à 4,1 % et les baisses d’impôts qui commencent à se faire sentir, cette remontée est normale. Par contre, pour que l’économie propulse les républicains vers la victoire en novembre, le rythme de croissance devra s’accélérer. Les républicains misent sur un stimulus fiscal vigoureux pour atteindre ce but. Leur pari est risqué, mais une bonne performance économique pourrait leur permettre de limiter les pertes normales pour le parti du président à mi-mandat.
CE QUI N’EST PAS NORMAL
Ce qui est anormal, c’est que cette remontée des républicains survient alors que les scandales autour du président se succèdent à un rythme d’enfer.
L’avocat de Trump admet avoir payé 130 000 $ à une actrice porno pour qu’elle taise une relation passée avec le milliardaire. Un adjoint du président démissionne à la suite des révélations de violence conjugale que Trump connaissait depuis des mois. Sans parler des mensonges éhontés émis quotidiennement par la Maison-Blanche et de l’accumulation de faits accablants dans l’affaire russe. Une administration « normale » paierait un prix élevé pour de tels scandales, mais l’attention du public est limitée et Donald Trump a tellement transgressé les règles de la politique que celles-ci semblent ne plus s’appliquer à lui. Pour les inconditionnels de Trump enfermés dans leur bulle de désinformation, chaque nouvelle controverse est un prétexte pour se camper encore plus fermement sur leurs positions. Manifestement, la partisanerie est une drogue dure.
SUR LE TERRAIN
Malgré ces signes encourageants pour les républicains en ce début d’année électorale, des indices sur le terrain font pressentir une vague démocrate qui menace la majorité républicaine à la Chambre des représentants, et peut-être même au Sénat.
Mardi, en Floride, les républicains ont perdu par six points un siège de la législature d’État qu’ils avaient gagné par 16 points en 2015 et que Trump avait raflé en 2016. À chaque élection partielle, l’enthousiasme des partisans démocrates dépasse celui des républicains.
C’est ce déficit d’enthousiasme qui fait craindre le pire aux républicains du Congrès, dont plusieurs ont déjà annoncé leur retraite. Même si les démocrates ont tout intérêt à ne rien tenir pour acquis et même si l’inscrutable électorat américain a ses raisons que la raison ne connaît guère, ça prendrait rien de moins qu’un miracle économique pour renverser la vague démocrate qui s’annonce.