Le Journal de Montreal

Un émule de Johnny Gaudreau

« Le travail et le talent sont des atouts plus importants que la taille et le poids », dit Clayton Keller

- Jean-François Chaumont JFChaumont­JDM jean-francois.chaumont@quebecorme­dia.com

GLENDALE | Si c’est vrai que les grands joueurs ont le souci des détails, Clayton Keller fera partie de cette catégorie. L’ailier de 19 ans a interrompu le représenta­nt du Journal une seule fois durant une généreuse entrevue et c’était pour parler du chiffre qu’il voit sur la balance. « Je ne pèse pas 168 livres, mais plutôt 170 livres ! »

À 5 pi 9 po et 170 livres, Keller défie la logique en s’établissan­t déjà comme l’un des bons attaquants de la LNH. Même s’il porte les couleurs des pauvres Coyotes, derniers au classement et derniers pour les buts marqués, Keller produit à un rythme plus que décent pour une recrue avec 40 points (16 buts, 24 passes) en 57 matchs. Il trône au sommet des marqueurs de son équipe.

« J’ai toujours été un petit attaquant, ce n’est rien de nouveau, a dit Keller à la veille du match contre le Canadien au Gila River Arena. Il y a de la place maintenant pour les petits joueurs dans la LNH. Johnny Gaudreau est l’un des meilleurs joueurs et je peux m’inspirer de lui. Le travail et le talent sont des atouts plus importants que la taille et le poids.

« Depuis que je suis jeune, j’ai comme mentalité de confondre les sceptiques, a-til poursuivi. Ça me motive. J’ai un bon sens du jeu (hockey IQ) et j’ai eu de bons entraîneur­s dans ma jeunesse en Keith Tkachuk et Jeff Brown. Ils m’ont appris à devenir un joueur intelligen­t sur la glace et surtout à ne pas être égoïste. »

Originaire de Chesterfie­ld, près de St. Louis, Keller a côtoyé les enfants de Tkachuk (Matthew et Brady) et de Brown (Logan) durant ses années au hockey mineur.

STEPAN, LE BON VÉTÉRAN

À sa première saison dans le désert de l’Arizona, Keller a expériment­é la douleur de la défaite assez régulièrem­ent. Les Coyotes ont patienté jusqu’au 12e match de l’année avant de signer une première victoire. Ils ont maintenant un dossier de 15-32-10.

« Nous voulons tous gagner, a-t-il rappelé. C’est frustrant de perdre aussi souvent. Mais j’ai le sentiment que nous nous dirigeons dans le bon chemin. Nous misons sur plusieurs bons jeunes. Nous restons motivés et nous avons joué de bons matchs dernièreme­nt.

« J’apprends beaucoup en jouant avec un vétéran comme Derek Stepan, a-t-il continué. Il est généreux de son temps et il m’aide dans toutes les sphères possibles. Il me sert de mentor depuis le début de la saison. »

Keller a également eu besoin de s’ajuster au rythme d’un calendrier de la LNH.

« L’an dernier, j’ai joué une trentaine de rencontres à Boston University et quelques autres matchs au Championna­t du monde junior, a-t-il précisé. Nous approchons maintenant le plateau des 60 matchs. C’est dur pour le corps. Tu n’as pas le choix de bien te reposer, de bien t’alimenter et de travailler fort en gymnase. »

BARZAL AVANT LUI

À la fin de l’année, Keller pourrait terminer parmi les trois finalistes pour le titre de recrue de l’année. Mais s’il avait à voter, il ne le ferait pas pour lui.

« Matthew Barzal a une longueur d’avance pour remporter ce trophée. Il a déjà connu trois matchs de cinq points. C’est fou comme exploit. Je ne me concentre pas sur les honneurs individuel­s. J’avais des objectifs personnels en début de saison, mais je souhaitais surtout aider mon équipe à gagner. Et nous n’avons pas gagné assez souvent. »

Septième choix au total au repêchage de 2016, soit deux sélections avant celle de Mikhaïl Sergachev par le CH, Keller était dans la mire de Trevor Timmins et de Marc Bergevin.

« Oui, Montréal représenta­it une destinatio­n possible pour moi, a-t-il répliqué. J’avais eu de bonnes entrevues avec le Canadien. Tu ne peux jamais prédire ce qui arrivera à un repêchage. Tu peux sortir plus rapidement ou attendre plus longtemps. J’étais juste heureux d’entendre mon nom être mentionné par les Coyotes. Je réalisais un rêve. »

À une époque pas si lointaine (2010 et 2011), Keller a participé à deux reprises au tournoi pee-wee de Québec avec les Blues de St. Louis. Il en garde de précieux souvenirs.

« Nous avions toute une équipe, a-t-il lancé avec fierté. À ma deuxième année, nous avons perdu contre Detroit. Il y avait Logan Brown (choix de 1er tour des Sénateurs en 2016), Trent Frederic (choix de 1er tour des Bruins en 2016), Brady Tkachuk (futur choix de 1er tour en 2018) et moi. Je n’oublierai jamais l’ambiance de ce tournoi. C’est magique pour les jeunes. »

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PHOTO D’ARCHIVES Depuis qu’il est jeune, Clayton Keller tente de confondre les sceptiques.
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