Le Canada en plein sur ses objectifs !
PYEONGCHANG | Hier, il ventait à écorner les boeufs à Gangneung et les villes avoisinantes dans la région de Pyeongchang. Quand on dit venter, on ne parle pas d’Irma ou d’un ouragan, mais de solides rafales. Certainement dans le voisinage de 100 kilomètres.
En revenant vers le village des médias, ces tours à condos de 25 étages où logent la plupart des journalistes, on voyait des toiles voler et des clôtures arrachées. C’était tellement fort que les barrières couchées montraient les longues vis de plusieurs pouces arrachées de l’asphalte.
Cette fois, ce n’était pas un vent glacial de la Sibérie comme ça avait été le cas depuis le début des Jeux. Au contraire, une température plus douce et plus humide était en train de s’installer. Pas moyen de rester peigné. Ou bien on doit s’enfoncer une tuque par-dessus les oreilles ou bien faut s’inquiéter de ses cheveux transplantés payés 2,80 $ chaque greffon. Pas moyen de gagner.
Dans la montagne, ça matraquait fort aussi. Mais Éric Myles, le directeur exécutif du comité « sport » du Comité olympique canadien, était quand même de très belle humeur : « La température, ça fait partie des Jeux. Parfois on gèle, parfois il vente, des fois il pleut. On ne contrôle pas les éléments. Mais tout le reste, par exemple, ça se passe merveilleusement à ces Jeux », de lancer M. Myles.
UNE MACHINE HYPER RODÉE
En fait, les Coréens battent des records d’efficacité : « On s’en doutait que ça serait aussi bien. Ça fait cinq ans que l’on vient à Pyeongchang. On a vu leur façon de travailler, de se préparer. Ils sont structurés et efficaces. Le transport est génial et, pourtant, les sites des épreuves sont étalés.
« On craignait un peu que les Coréens soient froids et distants. On se disait que c’était culturel. C’est loin d’être le cas. Ils sont hyper éduqués, instruits et chaleureux. C’est un plaisir de travailler en leur compagnie.
« On planifie pendant cinq ans en prévoyant le pire. Il faut toujours être prêt. Cette équipe a connu les expériences de Sotchi, des Jeux Panam de Toronto et de Rio. La priorité absolue ne change pas. C’est de favoriser la performance de l’athlète. De lui permettre d’atteindre son sommet », de poursuivre le patron de la délégation canadienne.
EN AVANCE… PEUT-ÊTRE SUR SOTCHI
Le Canada a les millions pour envoyer 622 personnes à Pyeongchang. Dont 225 athlètes. Et ça paye. Pour l’instant, même si toute comparaison est boiteuse, le Canada a une médaille d’avance sur Sotchi au même moment. On retrouve 18 Olympiens au sein de la délégation et quatre mentors, des anciens Olympiens comme Catriona Le May-Doan et Vincent Marquis, entre autres : « Ce qu’on peut dire, c’est qu’on est en plein sur nos objectifs. C’est certain que le tournoi de hockey sera plus hasardeux sans les grandes vedettes de la Ligue nationale, mais on va se battre », d’ajouter M. Myles.
Et personne n’est en vacances. Dans l’histoire des menaces envers Kim Boutin, les requêtes qui arrivaient du Canada pour des informations ont forcé le personnel des communications à passer une nuit presque blanche. Même Éric Myles a été obligé de faire une petite sieste dans la journée du lendemain tellement il était claqué : « On veut collaborer, mais la priorité demeure l’athlète. Kim doit pouvoir rester dans sa bulle jusqu’à la fin de ses compétitions. Mais dites-vous qu’elle est bien entourée et que tout le monde se bat avec elle », dit-il.
TOKYO ET BEIJING
Après les Jeux de Pyeongchang, on reste en Asie pour quatre autres années. En 2020, ce seront les Jeux d’été à Tokyo et en 2022, les Jeux d’hiver de Pékin. Il a fallu planifier en conséquence. Quand Myles ou d’autres membres du Comité olympique canadien venaient à Pyeongchang ces dernières années, ils passaient une semaine en Corée et profitaient de leur séjour pour se rendre à Tokyo ou Beijing (Pékin). Tellement que Myles estime que le Canada est en avance dans sa préparation pour les prochains Jeux : « Curieusement, quand on compte sur un aussi grand aéroport que celui de Séoul avec des vols directs et des connections nombreuses, c’est presque moins cher que de dénicher des vols pour Rio de Janeiro. On s’arrange bien », dit-il. Et les points forts de ces Jeux ? – « C’est toujours la même chose. J’adore voir les athlètes se surpasser. J’adore ce moment où ils atteignent la limite de la perfection. C’est un rush qu’on ne retrouve que très rarement le reste d’une vie ».
Comme Mikaël Kingsbury qui savoure une pirouette entre ciel et neige…