Seulement des saucisses
GANGNEUNG | Avec les rencontres présentées tard en soirée au tournoi olympique, il faut savoir trouver le temps de souper pendant sa préparation d’avantmatch. Toutefois, il faut que les concessions puissent collaborer à atteindre cet objectif.
Après une attente d’une vingtaine de minutes, je m’avance pour commander à l’un des comptoirs alimentaires de l’aréna de Gangneung.
« J’aimerais avoir un plat de nachos, svp. »
La dame sud-coréenne me répond avec un sourire : « On n’en a pas. »
« Est-ce que je peux avoir un sandwich alors ?
« On n’en a pas non plus. On a seulement des saucisses », me dit-elle avec sourire et gentillesse.
Quelques minutes plus tôt, j’avais vu son gérant sortir plusieurs sacs de saucisses du réfrigérateur avant de les mettre dans une cuve à vapeur. À première vue, elles n’étaient pas d’une couleur appétissante. Ça tirait pas mal sur le gris pâle, je dirais.
En pensant à cette scène, j’ai décidé de revenir sur ma position et de laisser faire la nourriture. Je commande finalement un café et une bouteille d’eau, rien pour défoncer mon quotidienne de 80 $.
Ah oui ! Pour mon café de type américano, le restaurant n’avait pas de lait, pas de crème ou de sucre. Donc, j’ai dû me résigner à le prendre noir pour la première fois de ma vie. Je ne me plaindrai pas. Il y a pire dans la vie, mais c’était spécial.
Deuxième leçon de mes premiers JO : toujours casser la croûte avant d’entrer à l’aréna.
CRAMPE MENTALE PRISE 2
Je n’étais pas au bout de mes peines. À la sortie de l’aréna après la victoire de 4 à 0 du Canada contre la Corée, j’ai sauté dans la mauvaise navette pour revenir à mon hébergement. Pourtant, le chauffeur de l’autobus a crié très fort : « Hôtttteeeelll! » avant de procéder à l’embarquement de ses passagers.
Possiblement absorbé par la rédaction que j’avais à faire, je ne l’ai pas entendu et j’ai pris place dans l’autocar où il y avait l’équipe de diffusion des matchs de Radio-Canada. C’est l’animatrice Diane Sauvé qui me dit avec gentillesse : « Cet autobus s’en va à l’hôtel et c’est à une quarantaine de minutes de l’aréna. Ne t’en fais pas, tu pourras appeler un taxi et tu pourras revenir au village des médias. Ça ne coûtera pas trop cher. »
Je me suis rendu à l’hôtel de mes collègues et j’ai sauté dans un taxi pour me diriger finalement vers mon hébergement. La course d’une vingtaine de minutes m’a coûté 10 000 won sud-coréens (11,75 $ canadiens). Je m’en suis bien tiré, mais on va souhaiter que ce soit ma dernière mésaventure du genre.