Le Journal de Montreal

Le tournoi le plus faible en un demi-siècle

- RÉJEAN TREMBLAY

PYEONGCHAN­G | Vous êtes des lecteurs bien trop allumés pour qu’on essaie de vous vendre de la camelote pour du 24 carats. C’est certain qu’on aime Maxim Lapierre, Craig Ramsay et Sean Burke mais la vérité c’est que le tournoi de hockey chez les hommes est le plus faible depuis au moins un demi-siècle.

Y en a qui ont des cotes d’écoute à vendre qui vont essayer de vous convaincre que le « tournoi est ouvert », que ce sera l’occasion pour des joueurs méconnus de devenir des héros en gagnant une médaille pour leur pays, que le calibre est quand même intéressan­t…

Mais la vraie vérité, c’est qu’à part deux ou trois exceptions, les 600 meilleurs joueurs du monde sont en train de s’échiner pour faire les séries en Amérique du Nord.

Ça ne veut pas dire que certains matchs ne seront pas intéressan­ts. Du hockey passionné par deux équipes d’égale force, ça peut donner un bon show dans une ligue de garage le vendredi matin. Mais les piocheux du vendredi ne sont pas aux Olympiques.

LE PLUS FAIBLE CALIBRE

C’est le plus faible calibre des 50 dernières années. Au moins. En 1968, la puissante équipe tchécoslov­aque avait battu l’Union Soviétique. Ça arrivait pendant le printemps 68 et l’écrasement d’un soulèvemen­t populaire en Tchécoslov­aquie contre l’URSS. C’est pour souligner ce soulèvemen­t et cette victoire que Jaromir Jagr a toujours porté le 68.

Puis jusqu’aux Jeux d’Albertvill­e, les anciens Soviétique­s, et les ex-Tchécoslov­aques ont continué de présenter de fortes équipes. Le Canada était représenté par des équipes formées par le père Bauer qui pendant deux ou trois ans promenait sa bande d’amateurs et d’étudiants à travers le monde pour préparer une équipe potable. Puis des types comme Eric Lindros et Joe Juneau se sont joints à l’équipe.

À Nagano, tout a éclaté avec l’arrivée des joueurs de la LNH et les Jeux d’hiver ont pris une toute autre dimension.

Il y avait le ski et le patinage en première semaine et le hockey occupait l’essentiel de la deuxième semaine des Jeux. Avec l’orgasme suprême le samedi soir ou le dimanche après-midi pour la finale.

Ben là, y a plus de grands Russes à part Ilya Kovalchuck et Pavel Datsyuk, plus de grands Suédois ni Finlandais et Maxim Lapierre est le plus fameux des Canadiens.

« À PART DEUX OU TROIS EXCEPTIONS, LES 600 MEILLEURS JOUEURS DU MONDE NE SONT PAS LÀ »

BATTRAIENT-ILS LES PITEUX ?

En fait, il reste une question à régler. Est-ce que le ramassis de joueurs disparates de Sean Burke battrait les Piteux de Montréal dans un match pour la médaille de tôle ? Votre réponse vaut la mienne.

Personnell­ement, je pense qu’en fait de coeur et de fierté, la bande à Maxim battrait la bande à Max. Pour le reste, je ne le sais pas.

Cela dit, j’expédie cette chronique. Il est onze heures du matin, c’est la fin de la soirée pour vous autres. Et je m’en vais à l’exercice d’Équipe Canada. Ou comme on dit à ces Jeux, « au temps à pratiquer » de Team Canada.

DANS LE CALEPIN | « L’équipe a du temps à pratiquer mardi ». Donc, en français, ÉquipeCana­da « a du temps à pratiquer mardi » à 4 heures. Traduction horrible de « practice time ». Jusqu’à 4 heures et quart en français, jusqu’à cinq heures et quart en anglais. Et le même gars, Mark Halliday, a osé téléphoner à Mathieu Boulay lundi soir pour lui passer la carotte (mon minou) et le bâton (l’intimidati­on subtile) à propos de son article qui venait d’être publié le matin à Montréal.

C’est tellement dégueu la situation du français avec certaines fédération­s canadienne­s financées par le gouverneme­nt, qu’ils devraient tous se la fermer et souhaiter qu’on soit trop occupés avec les athlètes. Et à Ottawa et Québec, tous ceux qui devraient poser des questions sont penchés en deux.

Ce sont les Jeux du Canada des Anglais. Pis Tricia, c’est quand notre entrevue qui devait avoir lieu samedi passé ?

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