Le charme de Justin Trudeau n’opère plus en Inde
Mise en scène critiquée, accueil tiède et émoi dans la presse internationale, le charme n’opère pas comme à l’habitude pour Justin Trudeau au cours de son voyage d’une semaine en Inde.
« On était habitué de le voir accueilli comme une vedette à l’étranger. Cette fois-ci, il manque un ingrédient », a analysé le professeur de relations publiques à l’UQAM, Bernard Motulsky.
De la BBC au Washington Post en passant par Al-Jazeera et les grands quotidiens indiens, les reportages sur le fait que le premier ministre du Canada aurait été « snobbé » par son homologue indien, Narendra Modi, ont fait le tour du monde.
M. Modi n’a pas accueilli Justin Trudeau à l’aéroport à son arrivée, et plusieurs y ont vu une forme de désintérêt.
« Justin Trudeau avait ramené une forme de prestance pour le Canada sur la scène internationale. De voir que ça tombe à plat dans un pays important comme l’Inde, il y a une déception légitime aux yeux du public », a observé M. Motulsky.
MISES EN SCÈNE
La très forte mise en scène qui entoure le voyage du premier ministre a également fait l’objet de critiques.
Plusieurs intervenants ont déploré la surabondance de visites et de photos de famille en costumes traditionnels, comme dimanche au Taj Mahal ou hier au Temple d’or d’Amritsar, alors que peu de rencontres officielles sont au programme.
« Tout cela ne semble pas très payant politiquement. Ce n’est pas Justin Trudeau le touriste qui est là-bas, c’est le premier ministre du Canada. S’il n’y a rien de concret qui ressort du voyage, on se demande s’il y a quelque chose derrière l’image », a commenté le chargé de cours en politique à l’Université de Sherbrooke, Emmanuel Choquette.
L’expert en communication politique estime qu’une telle mise en scène aurait été mieux reçue s’il n’y avait pas autant d’ombres au tableau dans le bilan de Justin Trudeau.
« Quand ça fait deux ans que le contenu se fait attendre, c’est normal qu’on critique le contenant », a-t-il fait valoir.