Le Journal de Montreal

Pénurie de préposés dans tout le Québec

- CAMILLE GARNIER

La situation alarmante de la résidence L’Eden de Laval est représenta­tive de la pénurie de préposés qui touche le Québec, selon le vice-président de la Confédérat­ion des syndicats nationaux (CSN).

« C’est une problémati­que qui est généralisé­e, dit Jean Lacharité. Je pense même que le ministre [Gaétan Barrette, ministre de la Santé] est conscient de ça. »

M. Lacharité confirme que cette pénurie a des effets sur les autres catégories profession­nelles, comme c’est le cas à la résidence L’Eden de Laval.

« Quand le travail qui devrait être fait par un préposé ne peut pas l’être, parce qu’on est en situation de pénurie ou de surcharge de travail, c’est le reste du personnel qui s’en charge, expliquet-il. Quand une culotte doit être changée, il faut bien que quelqu’un le fasse. Des fois, cela va être une infirmière, même si ce n’est pas son rôle. »

PAS VALORISÉS

Le vice-président de la CSN estime toutefois que ce sont les résidents des CHSLD qui sont les premiers à souffrir de cette pénurie.

« Les préposés et même les employés d’entretien ménager sont ceux qui passent le plus de temps dans la chambre des résidents, rappelle-t-il. Ce ne sont pas des emplois valorisés, mais pour beaucoup de personnes aînées qui ne reçoivent pas de visites, c’est le dernier contact humain qui reste. »

Cette absence de reconnaiss­ance combinée aux conditions de travail difficiles créées par le manque de personnel entraîne des difficulté­s de recrutemen­t dans ce secteur d’emploi.

« Ce n’est pas attrayant du tout, d’ailleurs, on observe beaucoup d’absences pour des congés de maladie, dues à une surcharge de travail et à des problèmes psychologi­ques », regrette M. Lacharité.

Il ajoute que le salaire des préposés ne correspond pas, dans bien des cas, à la valeur du travail fourni.

Ce phénomène touche en particulie­r le secteur privé, où le taux horaire est généraleme­nt inférieur à 15 $ de l’heure, contre plus de 21 $ de l’heure dans le public.

À cette pénurie de préposés, s’ajoutent de grosses difficulté­s de recrutemen­t chez les infirmière­s.

Environ 1600 diplômés seraient sans emploi, selon l’Ordre des infirmière­s et infirmiers du Québec, qui alertait l’opinion publique à ce sujet le mois dernier.

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