Un couple heureux d’avoir dénoncé un agresseur allégué
Les conjoints ont trouvé une clé USB incriminante dans un manteau d’occasion
Un couple du Centre-du-Québec n’a jamais été aussi content d’être curieux. « Écoeurés » de découvrir de la pornographie juvénile sur une clé USB oubliée dans un manteau d’occasion, les conjoints ont dénoncé un agresseur allégué.
« Pour une fois que ma curiosité a été bénéfique. Si j’ai pu empêcher qu’il y ait d’autres victimes, c’est tant mieux », rapporte fièrement Annie Langlois.
En août dernier, son conjoint Éric Gendron et elle ont répondu à une annonce publiée dans un groupe Facebook dédié à la motoneige.
Ils souhaitaient acheter un manteau de marque Ski-doo, un casque et des bottes à un dénommé André Tougas, de Saint-Jean-surRichelieu.
Il s’agit du préposé de 53 ans accusé lundi d’avoir agressé sexuellement des patientes vulnérables de l’unité de psychiatrie de l’hôpital du Haut-Richelieu, où il travaillait. M. Tougas est aussi accusé de voyeurisme à l’endroit de plusieurs personnes et de possession de pornographie juvénile.
PROBLÈMES FINANCIERS
Selon nos informations, le préposé aurait dit à des voisins qu’il se départissait de ses biens en raison de difficultés financières. Il a été congédié après la plainte d’une patiente en juin dernier.
« Il nous a dit qu’il s’était séparé et qu’il faisait du ménage », a relaté le couple Gendron-Langlois au Journal hier, dans sa résidence de Saint-Cyrille-de-Wendover, près de Drummondville.
En lavant les choses, une clé USB est tombée du manteau.
« On s’est dit : “On va regarder si c’est quelque chose d’important et on va rappeler le monsieur” », décrit M. Gendron.
Le couple a été horrifié de ce qu’il a découvert sur le dispositif de stockage.
« Il y avait des photos de lui tout nu, d’une femme nue dans une chaise d’hôpital, des gros plans de sexe féminin. Dans un autre dossier, il y avait des enfants tout nus sur une plage. Ça nous a écoeurés ben raide », explique le couple, qui a deux adolescentes.
DEVOIR D’AGIR
Annie Langlois et Éric Gendron ont immédiatement contacté la police.
« Les enfants, ça ne passait pas. On ne pouvait pas fermer les yeux sur une affaire de même, ça n’a pas de sens », soutient Éric Gendron.
La clé USB contenait aussi des vidéos qui montreraient André Tougas en train d’agresser sexuellement des patientes. « On en a vu un, on a pensé que c’était sa blonde. On ne savait pas qu’il était préposé aux bénéficiaires », a dit Mme Langlois. Lorsqu’il a réalisé hier que son geste avait permis d’arrêter l’homme qui fait maintenant face à huit accusations, le couple était très fier de son initiative. – Avec la collaboration de Stéphane Alarie et Antoine Lacroix