Le Journal de Montreal

Il aurait pris en photo le derrière de ses collègues

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

La direction de l’hôpital du Haut-Richelieu n’a pas pris au sérieux les plaintes d’employées sur le comporteme­nt douteux du préposé aux bénéficiai­res, aujourd’hui accusé d’avoir agressé sexuelleme­nt des patientes.

Selon nos informatio­ns, au moins trois personnes ont rapporté des gestes déplacés d’André Tougas l’été dernier. L’homme de 53 ans se serait amusé à prendre des photos et des vidéos du postérieur de collègues féminines.

Pris en flagrant délit, Tougas aurait été confronté par l’une d’elles. Il aurait simplement rangé son téléphone « sans nier ce qu’il venait de faire », selon ce que rapporte une ancienne collègue de travail, qui a exigé l’anonymat pour préserver son emploi.

Lors d’une rencontre avec un supérieur, une employée aurait également tenté de sonner l’alerte pour prévenir le pire : « Il a toujours son téléphone avec lui. S’il fait ça avec nous, il peut le faire avec des patientes. »

Malgré les avertissem­ents des employées, rien n’a été fait par la direction. Il a fallu qu’une patiente de l’unité de psychiatri­e rapporte son agression sexuelle, un mois et demi plus tard, pour que Tougas se fasse montrer la porte.

PROPOS CONTRADICT­OIRES

Questionné par Le Journal mardi peu après l’arrestatio­n du préposé, le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre (CISSS) avait pourtant assuré que l’agresseur présumé n’avait jamais fait l’objet d’une plainte et qu’il possédait un « dossier vierge ».

« Il a fallu qu’on ait une dénonciati­on, un indice, pour qu’on puisse agir », avait d’abord indiqué Benoit Geneau, directeur des programmes de santé mentale et dépendance, faisant référence à l’agression sexuelle de la patiente.

Interrogé à nouveau hier sur ses propos contradict­oires, M. Geneau n’a pas nié la première plainte liée au comporteme­nt inadéquat de Tougas.

« On a manqué de temps pour le sanctionne­r », a-t-il dit en guise de justificat­ion.

Lorsqu’on a fait remarquer qu’une action rapide aurait peut-être permis de prévenir au moins une agression sexuelle, le CISSS a évoqué un manque de preuves.

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BENOIT GENEAU Directeur santé mentale CISSS

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