Véritable enfer sur terre pour les victimes des bombardements
Le Conseil de sécurité doit se prononcer aujourd’hui sur un cessez-le-feu
DOUMA | (AFP) Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait voter, probablement aujourd’hui, sur un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu de 30 jours en Syrie pour permettre l’accès à la Ghouta orientale, un fief rebelle près de Damas sous le coup d’intenses bombardements du régime qui ont fait au moins 320 morts, dont 76 enfants en quatre jours.
La Suède et le Koweït, qui ont rédigé la proposition, ont réclamé un vote « aussi rapidement que possible », a rapporté la mission diplomatique suédoise, ajoutant qu’il aurait probablement lieu aujourd’hui. On ne sait pas toutefois si la Russie, qui a réclamé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le sujet, entend faire usage de son droit de veto pour bloquer la proposition. Des diplomates ont dit espérer une simple abstention de Moscou sur le sujet.
Devant le Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a demandé un arrêt « immédiat » des combats dans cette région, où il a dénoncé un « enfer sur terre ». Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a réclamé hier un accès à la zone où les bombardements ont encore fait hier 50 morts, dont huit enfants, selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
FAMILLE DÉCIMÉE
Les équipes de secours ont découvert dans la nuit huit corps de civils, dont quatre enfants, appartenant tous à la même famille, dans la ville d’Hazeh, selon cette source.
Cette nouvelle campagne aérienne, la plus dévastatrice contre cette région depuis le début de la guerre il y a près de sept ans, a été lancée dimanche, en prélude à une offensive terrestre du régime, selon un journal proche du pouvoir.
Elle a coûté la vie à plus de 320 civils, dont 76 enfants, selon un dernier bilan de l’OSDH. Au moins 45 femmes ont été tuées et plus de 1650 personnes blessées.
Les destructions sont énormes dans cette vaste région, dont les quelque 400 000 habitants sont soumis à un siège asphyxiant du régime depuis 2013, avec des cas de malnutrition et de personnes affamées.
HÔPITAUX TOUCHÉS
« Nos équipes doivent être autorisées à se rendre dans la Ghouta orientale pour porter secours aux blessés », a déclaré dans un communiqué Marianne Gasser, représentante du CICR en Syrie.
Les équipes médicales « sont incapables de faire face à ce grand nombre de blessés et il n’y a pas dans la région suffisamment de médicaments et de matériel médical », selon Mme Gasser.
Plusieurs hôpitaux ont notamment été touchés par les frappes.