Le train des copains
J’ai pris le train Hudson-Vaudreuil de l’AMT pendant quelques années. Retards, annulations, portes gelées, trains bondés et surchauffés, j’ai perdu patience et repris l’auto pour couvrir la distance entre Montréal-Ouest et le centre-ville.
Les mésaventures des usagers actuels indiquent que peu a changé, à part le nom, depuis qu’on a mis la hache dans l’Agence de transport métropolitain (AMT), remplacée par le Réseau de transport métropolitain (RMT).
Elles ont empiré.
AMIS DU PARTI
L’ex-AMT et le RMT préfèrent recruter leurs dirigeants parmi leurs amis, au lieu d’embaucher des experts en transport collectif.
Joël Gauthier, président de 2003 à 2012, qui fait l’objet d’une enquête de l’UPAC, était un ancien DG du PLQ. Après sa victoire, Pauline Marois l’a remplacé à son tour par Nicolas Girard, ex-député péquiste défait dans Gouin.
Girard ne s’en est pas si mal tiré, mais Philippe Couillard l’a remplacé par Raymond Bachant, ex-président, Amérique, chez Bombardier, un des principaux fournisseurs de l’AMTRMT.
L’an dernier, notre Bureau d’enquête a révélé que monsieur Bachant aimait offrir des cadeaux – repas, billets de spectacles et de hockey, etc. – à Joël Gauthier, un de ses principaux clients.
De plus, il serait toujours actionnaire de Bombardier. Y aurait-il apparence de conflit d’intérêts ?
PRIVATISATION
Il n’y a qu’une façon de mettre de l’ordre dans ce fouillis pour de bon : privatiser les trains de banlieue. Plusieurs pays ont choisi cette méthode pour améliorer le service des transports collectifs et contrôler les coûts, notamment la Grande-Bretagne, la Suède sociale-démocrate, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Et ça fonctionne. Le nouveau Réseau express métropolitain (REM) sera géré comme une entreprise par la Caisse de dépôt. Je doute qu’ils donnent les postes de direction à des amis des partis politiques. Pas si le REM doit être efficace et rentable.