Le Journal de Montreal

Un projet abandonné « pour le bien des contribuab­les »

- MARC-ANDRÉ GAGNON

La ministre de l’Économie, Dominique Anglade, assure que c’est « pour le bien des contribuab­les » que le projet de fabricatio­n de composants de véhicules électrique­s avec Peugeot Citroën a été abandonné, et ce, même si le Québec y avait déjà englouti 14 M$.

« La raison est fort simple : il aurait fallu qu’il y ait beaucoup de deniers publics pour soutenir ce projet […]. C’est la raison pour laquelle, pour le bien des contribuab­les […], nous avons décidé de ne pas poursuivre le projet », a indiqué en chambre la ministre de l’Économie.

« PAS DE PROJET D’USINE »

Le premier ministre Philippe Couillard, qui avait fièrement annoncé ce partenaria­t avec PSA Peugeot Citroën, à Davos en 2016, minimise aujourd’hui l’ampleur du projet et son état d’avancement.

« Tout d’abord, il n’y avait pas de projet d’usine. La seule chose qu’on faisait, c’était une étude de faisabilit­é sur la technologi­e, voir si elle avait un potentiel de commercial­isation », a relaté hier M. Couillard.

Selon le premier ministre, le conseil d’administra­tion d’Arion Technologi­es, soit la société qui regroupait les partenaire­s impliqués, aurait mis fin à cette étude de faisabilit­é « avant même qu’elle ne soit terminée, parce que, commercial­ement, ça ne tenait pas la route ».

Or, selon une source bien au fait du dossier, c’est bien « une décision politique » qui aurait obligé le CA « à mettre fin abruptemen­t au projet », ce que nie le gouverneme­nt. « Tout le conseil d’administra­tion était derrière cette décision-là », a dit M. Couillard.

DÉCEPTION

Le projet d’usine, qui selon nos informatio­ns se chiffrait à 600 M$, était toutefois assez avancé pour décevoir des maires, dont celui de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ce dernier avait acquis un terrain au coût de 6 M$ dans l’espoir d’accueillir la future usine. Les villes de Bromont, Valleyfiel­d, Mirabel et Vaudreuil étaient aussi dans la mire des promoteurs.

Il s’agit d’une « occasion ratée », selon le chef péquiste Jean-François Lisée. Le caquiste André Lamontagne a quant à lui déploré que le Québec ait perdu « 14 M$ au change » dans cette aventure.

– Avec la collaborat­ion de l’Agence QMI

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