Un projet abandonné « pour le bien des contribuables »
La ministre de l’Économie, Dominique Anglade, assure que c’est « pour le bien des contribuables » que le projet de fabrication de composants de véhicules électriques avec Peugeot Citroën a été abandonné, et ce, même si le Québec y avait déjà englouti 14 M$.
« La raison est fort simple : il aurait fallu qu’il y ait beaucoup de deniers publics pour soutenir ce projet […]. C’est la raison pour laquelle, pour le bien des contribuables […], nous avons décidé de ne pas poursuivre le projet », a indiqué en chambre la ministre de l’Économie.
« PAS DE PROJET D’USINE »
Le premier ministre Philippe Couillard, qui avait fièrement annoncé ce partenariat avec PSA Peugeot Citroën, à Davos en 2016, minimise aujourd’hui l’ampleur du projet et son état d’avancement.
« Tout d’abord, il n’y avait pas de projet d’usine. La seule chose qu’on faisait, c’était une étude de faisabilité sur la technologie, voir si elle avait un potentiel de commercialisation », a relaté hier M. Couillard.
Selon le premier ministre, le conseil d’administration d’Arion Technologies, soit la société qui regroupait les partenaires impliqués, aurait mis fin à cette étude de faisabilité « avant même qu’elle ne soit terminée, parce que, commercialement, ça ne tenait pas la route ».
Or, selon une source bien au fait du dossier, c’est bien « une décision politique » qui aurait obligé le CA « à mettre fin abruptement au projet », ce que nie le gouvernement. « Tout le conseil d’administration était derrière cette décision-là », a dit M. Couillard.
DÉCEPTION
Le projet d’usine, qui selon nos informations se chiffrait à 600 M$, était toutefois assez avancé pour décevoir des maires, dont celui de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ce dernier avait acquis un terrain au coût de 6 M$ dans l’espoir d’accueillir la future usine. Les villes de Bromont, Valleyfield, Mirabel et Vaudreuil étaient aussi dans la mire des promoteurs.
Il s’agit d’une « occasion ratée », selon le chef péquiste Jean-François Lisée. Le caquiste André Lamontagne a quant à lui déploré que le Québec ait perdu « 14 M$ au change » dans cette aventure.
– Avec la collaboration de l’Agence QMI