Le défi jeunesse de Télé-Québec
Le diffuseur public doit mettre les bouchées doubles pour rejoindre les jeunes
Avec une grille composée à 42 % d’émissions destinées aux jeunes, Télé-Québec devra – au cours des prochaines années – redoubler d’efforts pour rejoindre cette tranche du public qui délaisse de plus en plus le petit écran.
Assurer une présence continue et visible sur l’ensemble des plateformes (tablettes, téléphones, téléviseurs intelligents) représente, selon la présidente-directrice générale de Télé-Québec, Marie Collin, le plus grand défi auquel fait face le diffuseur, qui célèbre aujourd’hui son 50e anniversaire.
« Nos contenus doivent être facilement découvrables, indique Mme Collin au Journal. Il faut occuper l’espace. On ne doit pas laisser la place aux géants comme Netflix, Amazon ou Disney, qui arrivent en ligne en 2019. On a une responsabilité par rapport aux jeunes. Il faut être partout où ils consomment des contenus, parce que pour eux, si on n’est pas disponible à ces endroits, on n’existe pas. C’est un défi majeur parce que ça bouge constamment. »
CONCURRENCE FORTE
Actuellement, 75 % des émissions de Télé-Québec sont offertes sur internet, au telequebec.tv. Le diffuseur public, qui possède également sa propre application pour IOS, tentera d’augmenter ce pourcentage au cours des années à venir. Financer cette aventure s’annonce difficile.
« Netflix met 1 milliard $ par année en technologie. On ne peut pas accoter ça, mais il faut en tenir compte », indique Marie Collin.
« On a connu la transition au HD, ajoute celle qui occupe le poste de présidente-directrice générale depuis bientôt trois ans. C’était une révolution. Maintenant, on vit des révolutions à chaque année. La concurrence arrive de partout avec des dollars énormes. »
Les projets pour rester « connecté aux jeunes » sont nombreux, déclare le directeur des programmes du diffuseur, Denis Dubois, qui cite en exemple le nouveau Passe-Partout, attendu quelque part en 2019. La nouvelle mouture du rendez-vous culte promet d’avoir un volet numérique particulièrement développé.
Des projets de séries de fiction pour préadolescents dotées d’une telle dimension sont également à l’étude. « On est en train d’explorer de nouvelles façons de faire », déclare M. Dubois.
UN SOMMET EN 5 ANS
Côté télé, les nouvelles semblent bonnes pour Télé-Québec. L’automne dernier, la chaîne a enregistré une part de marché de 3,5 %, ses meilleurs résultats des cinq derniers automnes.
Cette augmentation est notamment attribuable à des nouveautés comme L’indice Mc$ween, un magazine économique qui pouvait attirer jusqu’à 300 000 téléspectateurs le jeudi soir.
« On avance lentement, mais sûrement », souligne Denis Dubois.