Congestion à prévoir dans les CHSLD
Alors que 3000 Québécois sont déjà en attente d’une place en CHSLD, la prévision du double de cas de démence dans 20 ans laisse présager une congestion majeure dans les centres d’hébergement.
« Forcément, il y a un problème », dit Nouha Ben Gaied, directrice de la recherche et du développement à la Fédération québécoise des sociétés Alzheimer.v
La très grande majorité des gens atteints d’Alzheimer, la forme la plus fréquente de démence, terminent leur vie dans un centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD), s’entendent les experts. À l’heure actuelle, environ 80 % de la clientèle est atteinte de déficit cognitif.
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En janvier dernier, 2839 Québécois attendaient une place en CHSLD, selon les données du ministère de la Santé (MSSS).
« Tout le monde veut vieillir et mourir chez soi. Mais ça devient une fatalité. Il faudra penser à ce qu’on mettra en place pour ces personnes-là, dit Mme Ben Gaied. Pour l’instant, on ne voit pas quelque chose aller dans ce sens-là. »
Questionné à ce sujet, le MSSS répond avoir investi 55 millions $ l’an dernier pour créer 1472 nouvelles places en CHSLD. Or, on ne détient pas de données précises sur le nombre de places réservées aux gens atteints d’Alzheimer dans les CHSLD, ou dans les résidences spécialisées dans cette maladie.
Selon le ministre de la Santé, le Dr Gaétan Barrette, le maintien à domicile sera un enjeu majeur.
« Oui, ces gens-là vont finir en CHSLD. Mais avant […], ils vont être à la maison, dit-il. Il est fort probable que nous ayons besoin de plus de places de différents types », ajoute le politicien.
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Par ailleurs, le MSSS assure avoir été proactif pour affronter la hausse du nombre de cas d’Alzheimer, notamment par un meilleur accès en première ligne et une meilleure formation des médecins.
En 2009, des experts ont déposé un « Plan Alzheimer » auprès du MSSS pour améliorer la prise en charge de cette clientèle.
« Si je regarde 10 ans en arrière, oui, il y a un progrès réel », réagit le Dr Howard Bergman, qui a présidé le « Plan Alzheimer ».
« Ce n’est pas parfait, mais il y a une plus grande conscience de l’importance de cette maladie-là dans le milieu hospitalier », dit-il.
En 2013, 19 projets ont été implantés dans des groupes de médecine familiale pour améliorer les services, indique le ministère. Entre 2016 et 2019, les meilleures pratiques seront déployées à l’ensemble du réseau.