Plus de 3 M$ en argent et en drogue
Les autorités font le bilan des saisies après des perquisitions chez de hautes pointures du crime organisé
La police a mis la main sur plus de 2 millions $ en espèces, 20 kilos de cocaïne et une trentaine d’armes à feu lors de perquisitions menées chez de hauts gradés du crime organisé québécois ces dernières semaines.
L’Escouade nationale de répression contre le crime organisé (ENRCO) a mené près de 50 perquisitions depuis le 24 janvier, dans le cadre de l’enquête Objection, qui s’attaque à une vaste organisation de trafic de drogue liée aux Hells Angels, dont leur nouveau patron allégué, l’influent Mario Brouillette.
Un premier bilan des saisies a été dévoilé hier par la police, qui parle d’un coup de filet « important » et précise que l’enquête est toujours en cours.
PLUSIEURS FOUILLES
L’offensive s’est d’ailleurs poursuivie hier avec une perquisition dans une résidence de l’un des membres fondateurs des Hells Angels au Québec, Michel « Sky » Langlois, à Longueuil.
Jeudi, l’ENRCO a saisi plusieurs dizaines de milliers de dollars au commerce de pêche sur glace de Daniel-André Giroux, un futur membre des Hells, basé à Saint-André-d’Argenteuil.
Le prospect du chapitre de Montréal se préparait à aller prendre un vol en direction de la République dominicaine lorsque l’escouade a défoncé l’enceinte grillagée de sa résidence des Laurentides avec un blindé pour y mener des fouilles.
Giroux n’a toutefois pas été appréhendé et ne fait l’objet d’aucune accusation.
Mardi, les policiers avaient mené 22 perquisitions contre le groupe criminel dans les régions de Montréal, de Lanaudière et des Laurentides.
Ils ont entre autres fouillé, à Saint-Adèle, la luxueuse résidence de Carmelo Sacco fils, que la police considère à la fois comme un proche des Hells, de la mafia italienne et des gangs de rue montréalais.
La résidence de Mario Brouillette, présumé chef du gang de motards, a aussi fait l’objet d’une fouille à Repentigny, le mois dernier, a appris TVA Nouvelles. Aucune accusation ne pèse sur Sacco ni sur Brouillette.
NOUVELLES MÉTHODES
En tout, plus d’une cinquantaine de lieux ont fait l’objet de visites par les policiers, soit des demeures, des entrepôts et des commerces.
Plus de 300 policiers ont travaillé dans le cadre de ce projet.
La police a dû changer ses façons de faire depuis l’arrêt Jordan, par lequel la Cour suprême a réduit les délais judiciaires au pays depuis un an et demi.
En matière de lutte antidrogue, la police cherche dorénavant à ficeler tous les détails d’une enquête avant de la soumettre aux procureurs de la Couronne qui porteront l’affaire devant la justice.