Le Journal de Montreal

Du crédit facile... à un coût exhorbitan­t

Dès que l’on se bâtit un historique de crédit, les offres affluent dans notre boîte aux lettres. Mais attention : tout ce qui brille n’est pas or…

- EMMANUELLE GRIL

En octobre dernier, nous avions rapporté le cas de Marc-Antoine qui, à l’âge de 22 ans, était déjà étranglé par une dette de 10 000 $ accumulée progressiv­ement sur une carte de crédit obtenue alors qu’il était encore au cégep(http://www. journal de montre al. com/2017/10/13/deja-10000-de-dettes-a- 22-ans). Pour en venir à bout, il avait heureuseme­nt réussi à obtenir un prêt de son institutio­n financière, à un taux d’intérêt moindre que celui de sa carte (20 %).

Mais quelle ne fut pas la surprise du jeune homme lorsqu’il a été sollicité par une compagnie de finance « non bancaire » qui souhaitait lui offrir du crédit.

UNE OFFRE ALLÉCHANTE

Dans l’enveloppe, on trouvait une carte portant la mention : « Soumettez une demande pour obtenir 5500 $ et reprenez le contrôle de vos finances. » Si Marc-Antoine a jeté à la poubelle les deux premières lettres que lui a expédiées la compagnie, il s’est toutefois montré intéressé par la troisième propositio­n, parce qu’il avait besoin d’argent à ce moment-là.

Curieux, il s’est rendu sur le site internet de l’entreprise, où on lui offrait un produit à « tarif abordable », de l’argent disponible immédiatem­ent. « On mentionnai­t également que cette demande n’aurait pas d’impact sur son pointage de crédit.

Or, après vérificati­on auprès d’Équifax, Marc-Antoine a eu la confirma- tion que toute demande de crédit est notée dans le dossier du consommate­ur et a par conséquent un impact sur sa cote de crédit », explique Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabil­ité, président de Jean Fortin et Associés.

Quelle somme pouvait emprunter le jeune homme ? De 5000 à 30 000 $ ! Le fameux « taux abordable », quant à lui, démarre à 19 % et grimpe jusqu’à 27,99 %.

DES FRAIS DE 46 %

Désireux d’aller jusqu’au bout du processus, Marc-Antoine appelle la compagnie de finance privée pour voir ce qu’il lui en coûterait d’emprunter 7500 $. Le petit tableau ci-dessous résume les conditions qui lui ont été proposées.

Heureuseme­nt, le jeune homme a décidé de décliner leur offre. Il a vite compris que si ce montant s’additionna­it à celui de 10 000 $ qu’il essaye déjà de rembourser à raison de 212 $ par mois, il lui serait impossible d’en venir à bout. Il devrait en effet y ajouter des mensualité­s de 323 $.

« Sa rencontre avec un syndic à l’automne dernier à la suite de la perte de contrôle sur sa carte de crédit lui a permis de se sensibilis­er aux pièges du crédit et à la spirale de l’endettemen­t. Aujourd’hui, il poursuit son long chemin vers l’éliminatio­n de sa dette », mentionne Pierre Fortin.

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