Le Journal de Montreal

Rouvrir le débat sur l’aide médicale à mourir

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Les Québécois veulent que la Loi sur l’aide médicale à mourir soit élargie aux gens atteints de démence, constate un organisme d’aide qui reçoit de nombreux appels à ce sujet.

« La société est rendue là », croit le Dr Georges L’Espérance, président de l’Associatio­n québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMD).

BEAUCOUP DE DEMANDES

En vigueur depuis 2015, l’aide médicale à mourir (AMM) est offerte aux gens en fin de vie, atteints d’une maladie incurable, et aux prises avec des souffrance­s qui ne peuvent être soulagées.

O r , les gens déments n’y ont pas droit puisqu’ils ne peuvent émettre un accord éclairé. Selon plusieurs, la hausse des cas d’Alzheimer va rouvrir le débat pour permettre le consenteme­nt anticipé (au début de la maladie).

À l’AQDMD, on reçoit de cinq à six appels par semaine de gens qui veulent de l’informatio­n à propos des cas de démence.

« C’est clair qu’il y a une volonté de la population générale qu’on débatte de la question », croit aussi le Dr Alain Naud, médecin de famille de Québec qui a prodigué l’AMM à plusieurs patients.

« [Les baby-boomers] ont accompagné leurs parents dans la maladie. Ils connaissen­t le stade terminal et ne veulent pas finir leurs jours comme ça. »

QUESTION SENSIBLE

Or, même si le principe semble socialemen­t accepté, le Dr L’Espérance avoue que l’applicatio­n soulèvera d’importante­s questions. À quel moment le malade mettrat-il fin à ses jours ? Qui décidera que ce dernier est rendu à cette étape ?

Selon le Dr Howard Bergman, cette question « extrêmemen­t sensible » requiert de la prudence.

« Concentron­s-nous sur une fin de vie avec dignité, dit-il. Il faut développer des approches de support en fin de vie, où on évite l’acharnemen­t. »

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GEORGES L’ESPÉRANCE Médecin

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