Le Journal de Montreal

Faut-il acheter Amazon ?

-

QTout le monde parle de la console Alexa d’Amazon. Estce le bon moment d’acheter l’action ?

R

Amazon continuera de croître à un rythme infernal. Mais certains signes sont inquiétant­s, comme un titre franchemen­t surévalué. Les éloges pleuvent sur Amazon et ils sont amplement mérités. L’entreprise a réussi le tour de force de lancer un magasin, Amazon Go, dépourvu de caisses enregistre­uses. Vous prenez ce que vous voulez sur les tablettes et vous quittez les lieux comme un voleur. Sauf que tout a été facturé à votre carte de crédit associée à votre compte Amazon. Une belle façon de vous faire dépenser davantage. Si vous aviez investi 1000 $ US dans Amazon à son entrée en bourse en 1997, votre pécule totalisera­it aujourd’hui près de 50 000 $ US. La fortune du patron fondateur Jeff Bezos (qui possède 10,2 % des actions) dépasse les 90 milliards $ US.VOICI LE POSITIF :

Amazon déstabilis­e ses concurrent­s dès qu’elle entre dans un marché.

Elle est focalisée de manière obsessive sur l’expérience client. Depuis 16 ans, ils sont plus satisfaits que ceux des concurrent­s, selon l’American Customer Satisfacti­on Index.

Son système de distributi­on (ses entrepôts totalisent plus de 800 000 pieds carrés) est hyper efficace. Les économies d’échelle et l’automatisa­tion font baisser les prix de détail.

Ses activités d’infonuagiq­ue (Amazon occupe 40 % du marché américain) génèrent de gigantesqu­es flux de trésorerie (90 % des bénéfices totaux), qui financent le commerce en ligne et les autres projets, comme l’expansion de la chaîne Whole Foods.

Le compte Amazon Prime (85 millions de membres estimés), qui garantit la livraison en 48 heures ou moins, est ultra efficace pour retenir les clients.

Le commerce en ligne représente près de 10 % du commerce de détail américain. Amazon en occupe 33 %, selon Euromonito­r.

La croissance internatio­nale va exploser, car 65 % des ventes sont américaine­s. Amazon US est déjà le premier détaillant en ligne au… Canada.

Amazon a une culture d’innovation, prend de très gros risques (drones, intelligen­ce artificiel­le) et attire les meilleurs talents.

La marge brute est de plus de 35 % depuis deux ans.

Le titre pourrait frapper les 2000 $ US en 2019.

Certains investisse­urs influents qualifient Amazon de « placement qu’il ne faut jamais lâcher ».

VOICI LE NÉGATIF :

Amazon est reconnu comme un employeur difficile, même abusif.

Le titre est tellement cher que c’est presque indécent, peu importe le ratio. Il vaut deux fois celui de Walmart, qui a des revenus 2,7 fois plus élevés qu’Amazon.

Sur 50 recommanda­tions d’analystes compilées par Reuters, 0 suggère de vendre, 3 de conserver et 47 d’acheter.

Beaucoup basent leurs attentes sur les revenus futurs anticipés.

Les flux de trésorerie et les bénéfices sont à la baisse depuis l’été dernier, mais l’action grimpe toujours.

La marge nette tourne autour de 2,01 % depuis 2005.

Walmart et Kroger ont plus de 6800 magasins combinés, Whole Foods n’en compte que 473. La conquête du marché alimentair­e (aux marges lilliputie­nnes) coûtera cher à Amazon.

Le nombre d’employés est passé de 7600 en 2000 à près de 560 000 aujourd’hui. L’investisse­ur génial Warren Buffett n’a pas mis un sou dans Amazon parce qu’il considère que c’est un titre techno surévalué… même s’il admire ouvertemen­t Jeff Bezos !

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada