Le Journal de Montreal

Psycho / Le courier

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com LOUISE DESCHÂTELE­TS

Hantée par une histoire d’autrefois

Je suis une femme de 68 ans. Ça fait longtemps que je lis ton Courrier, mais c’est ce matin que je me décide à t’écrire. À l’âge de 21 ans, j’avais eu une aventure avec un policier âgé de 26 ans. Une aventure d’un soir, puisque le lendemain, quand mon réveil a sonné, je l’ai senti différent de la veille. Je ne vous cacherai pas que la levée du corps fut difficile. Mais c’est sur le pas de la porte qu’il m’a dit textuellem­ent : « Je vais m’en rappeler longtemps de cette soirée avec toi. Mais toi, oublie ce qui c’est passé, car dans le fond, il ne s’est rien passé ». Et il est parti sans une étreinte ni un baiser. Comme un voleur en fait.

Dans la journée, j’ai bien essayé de le joindre à quelques reprises, mais ce fut en vain. Avec les jours qui passaient, je suis venue à bout de moins penser à lui. Mais voilà que deux mois plus tard, le médecin m’apprenait que j’étais enceinte. Ça m’a mise hors de moi tellement je ne le croyais pas. Mais au fil des semaines, j’ai bien dû me rendre à l’évidence sur mon état.

J’ai eu une grossesse difficile qui a duré deux semaines et demie de plus que le temps prévu par le médecin. On m’avait inscrite dans le départemen­t « grossesse à risque ». Mes contractio­ns ont duré 36 heures intenses, avant que je ne passe un autre trois heures dans la salle d’accoucheme­nt. Pour vous dire la vérité vraie, j’ai bien pensé mourir, avant que ne vienne au monde mon gros garçon de 8 livres et 12 onces.

On m’avait gardée à l’hôpital une bonne grosse semaine pour que je me remette complèteme­nt. Ma mère m’a grandement aidée à élever cet enfant, car de mon côté, j’avais un emploi à plein temps dans une pharmacie. Mon garçon a aujourd’hui 45 ans et il est médecin-vétérinair­e. Souvent, il me parle de son père biologique et de son envie de le connaître, mais je crois qu’il n’y a pas grand-chose à faire de ce côté-là, car ça m’étonnerait qu’il accepte de rencontrer son fils. Je vous dis ça même si moi aussi, j’aimerais bien le revoir, car je sais qu’il est à la retraite. Que pensez-vous de cette idée ?

Joanie L. – Josh Billings

C’est surtout pour votre garçon que je crois l’idée bonne. La majorité des enfants veulent savoir qui sont leurs géniteurs. Savoir de qui on est issu nous aide à nous situer dans le monde. Qu’est-ce qui vous indique de façon aussi déterminée que cet homme refusera de rencontrer son fils ? Il faut laisser la chance à un hasard heureux de se manifester.

Comme vous me semblez avoir quelques informatio­ns sur le père, vous devriez les donner à votre fils pour que, par le Centre intégré de santé et des services sociaux ou le Centre intégré universita­ire de santé et des services sociaux, selon le cas, il puisse entreprend­re les démarches requises. Il existe aussi le Mouvement Retrouvail­les qui a une excellente feuille de route dans ce type de recherches.

Suis-je moi-même schizoïde ?

J’ai lu avec beaucoup d’attention la lettre de Simon qui vous décrivait les principaux symptômes qui lui ont fait déduire qu’il avait une personnali­té schizoïde. Je crois que je fais moi-même partie de ce groupe et j’aurais bien aimé qu’il nous indique de quel regroupeme­nt de personnes atteintes il fait partie, car ça me donnerait l’opportunit­é de m’y inscrire.

Simon n’a pas mentionné à quel regroupeme­nt il s’était inscrit. Mais si vous avez bien lu, il mentionnai­t ne pas avoir trouvé d’aide malgré une fréquentat­ion assez longue des réunions qui s’y tenaient. Mais avant tout, il serait plus important que vous consultiez pour obtenir un diagnostic.

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