Le Journal de Montreal

Le Canada a fait le maximum

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À quoi devait-on s’attendre ? Tout le monde se dirigeait vers l’inconnu et c’est pourquoi cette défaite de l’équipe du Canada face aux Allemands, hier matin, ne devrait soulever aucune inquiétude ou encore aucune interrogat­ion sur le choix des participan­ts.

Les joueurs canadiens ont bataillé. Certains, comme Gilbert Brûlé, ont perdu la tête, compromett­ant sérieuseme­nt l’exécution du plan de match, mais, dans l’ensemble, le Canada a été battu pour une équipe mieux préparée, plus aguerrie. Faut-il en faire tout un plat ? Pas du tout. Certes, on aurait tous souhaité que les joueurs canadiens quittent la Corée du Sud avec la médaille d’or, mais bon. Ils rentreront au Canada avec une médaille de bronze s’ils l’emportent contre la République tchèque, ce matin.

QUALITÉ ET INTÉRÊT INEXISTANT­S

Cependant, on ne doit surtout pas oublier le contexte dans lequel se déroule le tournoi olympique. On a réalisé, pendant toute la durée de la compétitio­n, jusqu’à quel point le retrait des profession­nels de la Ligue nationale avait créé un impact majeur. Du point de vue de la qualité du spectacle et surtout en ce qui concerne l’intérêt des amateurs.

Tous les bouleverse­ments créés par Gary Bettman et les propriétai­res de la Ligue nationale ont obligé les décideurs à revoir leur mode de sélection.

C’était un peu le défi qui les attendait.

Les Finlandais ont opté pour la jeunesse et ont fait chou blanc.

Les Suédois ont également choisi cette alternativ­e et ça n’a pas fonctionné.

Les Américains ont pensé que l’expérience serait profitable et ils ont manqué le bateau.

Et le Canada a également misé sur des joueurs expériment­és, moins rapides, mais ayant vécu bien des expérience­s et il a été surpris par les Allemands qui avaient les effectifs pour compétitio­nner avec les meilleures formations.

Il n’y a plus qu’un obstacle maintenant pour eux et ce sont les Russes, ceux que l’on attendait.

SUR MESURE POUR LES RUSSES

N’avait-on pas soulevé le point, quelques mois avant même le début de la compétitio­n, que ce tournoi olympique, en vertu de la tournure des événements, était fait sur mesure pour les Russes, même s’ils évoluent sous la bannière « Athlètes olympiques de Russie », qu’ils auraient l’occasion de gagner la médaille d’or, exploit qu’ils n’ont pas accompli depuis des lunes ?

Dans les faits, ils ont pigé leurs patineurs dans la KHL, deuxième circuit profession­nel en importance du monde. Comme point de référence, c’était déjà un avantage marqué.

Reste à savoir maintenant s’ils sauront mettre fin au rêve fou des Allemands. Les Russes, sur le plan internatio­nal, ont la réputation de s’écrouler sous la pression. Les Allemands peuvent-ils troubler la préparatio­n de leurs rivaux au point de semer la confusion ?

Cependant, en conclusion, il y aura un astérisque accompagna­nt le nom du champion olympique pour signifier qu’il a remporté la médaille d’or alors que les meilleurs joueurs de la planète étaient en Amérique du Nord.

Y AVAIT-IL UN ESPION ?

Mais où était la personne responsabl­e de surveiller l’action et d’intervenir s’il jugeait à propos qu’un joueur touché à la tête devait obligatoir­ement être soumis au protocole.

Mardi soir à Philadelph­ie, était-il à l’intérieur de l’établissem­ent ou encore avait-il les esprits ailleurs ? Carey Price a été atteint au masque par un tir puissant et même si le gardien a retrouvé ses sens, n’aurait-il pas dû intervenir et exiger que Price prenne la direction du vestiaire pour les examens d’usage ?

Peut-être a-t-il jugé, comme l’auraient fait plusieurs autres, qu’un gardien peut encaisser les coups sans risque de blessure grave en raison de son masque.

Le lendemain, on déclare que Carey Price a subi une commotion cérébrale.

Tiens, tiens. Un jour après l’annonce que Shea Weber ne jouera plus cette saison. Weber, Price… qui sera le prochain ? Tant qu’à balancer la présente saison dans la filière 13, autant tirer profit des « avantages » qu’une telle situation peut offrir, notamment, la possibilit­é d’obtenir le premier choix au repêchage. Ou encore, celle de pouvoir obtenir un choix envié lors du recrutemen­t des meilleurs jeunes patineurs de la planète.

Avec la période des transactio­ns qui prend fin lundi, on aura alors une meilleure idée des intentions des penseurs du Centre Bell.

Et vous, que feriez-vous ? Chercherie­z-vous à profiter au maximum du système ?

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PHOTO BEN PELOSSE L’équipe canadienne de hockey masculin a fait ce qu’elle pouvait, étant donné que les meilleurs joueurs de la planète sont actuelleme­nt en Amérique du Nord...

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