PLAIDOYER POUR L’OVALE DE QUÉBEC
Alexandre St-Jean termine en 11e place au 1000 m
GANGNEUNG | Sans l’avoir demandé, le maire Régis Labeaume vient de trouver en Alexandre St-Jean un premier ambassadeur pour son Centre de glaces de 68 millions, à Québec.
« J’ai fini 11e. Je suis pas mal sûr que les 10 gars qui ont fini devant moi s’entraînent à l’intérieur dans de belles infrastructures », a plaidé spontanément St-Jean, hier, après son 11e rang à l’épreuve de 1000 m en patinage de vitesse longue piste, aux Jeux de Pyeongchang.
« S’ENTRAÎNER CHEZ NOUS »
Après avoir partagé ses émotions d’avoir été transporté par la foule de 8000 spectateurs, en étant jumelé dans la 15e des 18 paires au Coréen Tae-Yun Kim, médaillé de bronze, c’est le toit de l’Ovale de Gangneung qui a ensuite inspiré son discours. On aurait cru que le maire de Québec l’avait pistonné avant qu’il ne s’amène dans l’aire des médias.
Son plaidoyer pour le Centre de glaces, dont la construction débutera au mois d’août prochain pour être livré à l’automne 2020, coïncidait avec le dévoilement des esquisses, un peu plus tôt cette semaine.
« Je parle pour moi, Alex (Boisvert-Lacroix) et Laurent (Dubreuil), on a tous fait des performances respectables (aux Jeux). Mais ce qui nous manque, ce n’est pas la forme, ce n’est pas la technique non plus, mais des installations qui vont nous permettre d’être chez nous, de nous entraîner sans avoir à nous déplacer », a soutenu le patineur originaire de Québec.
« Le fait d’avoir une infrastructure dans deux ans, ce sera très bon pour les Jeux dans quatre ans. Si on fait ce qu’on a fait actuellement avec un anneau extérieur, et qu’on ne peut pas patiner une journée sur trois parce qu’il y a une tempête, qu’il neige ou qu’il pleut, ça va être intéressant de voir ce que nous et les jeunes allons pouvoir faire avec un anneau couvert. »
PAROLE DE GAÉTAN BOUCHER
St-Jean n’a rien projeté sur une éventuelle présence aux Jeux de Pékin en 2022. Sa priorité se tournera pour l’obtention de son doctorat en dentisterie durant le prochain cycle olympique, même s’il demeurera actif dans l’entraînement. Malgré la souffrance de son effort de quelque 69 secondes d’hier, il retiendra de cette foule bruyante et de sa première expérience olympique quelque chose dont « je vais me rappeler toute ma vie ».
Le spectacle final a été signé par le Néerlandais Kjeld Nuis, chauffé par quatre centièmes de seconde par le Norvégien Havard Lorentzen, impérial au 500 m de lundi dernier.
Nuis est devenu le troisième homme à signer le doublé 1000 m-1500 m à une même édition des Jeux olympiques, après Eric Heiden (1980) et Gaétan Boucher (1984).
Signe de son inspiration pour le futur ovale couvert de Québec, Alexandre St-Jean a évoqué le nom de Boucher sans même savoir que son coup historique d’il y a 34 ans venait d’être égalé par le champion de la soirée.
« J’ai vu Gaétan Boucher dire dans les médias qu’il a toujours pensé que les Québécois étaient les plus forts en patinage de vitesse. Je suis d’accord avec lui. J’ai hâte de voir ce que ça va être. Je pense sincèrement que dans six ans, quatre ans après l’ouverture (de l’anneau couvert), les gars de l’Ouest, il y en aura pas mal moins dans l’équipe nationale, et ça va se passer à Québec. Ça va être très bon pour le patinage de vitesse au Québec. »