LA FRANCE ACCUSE ENCORE LE CANADA
AGENCE QMI | Le président de la Fédération française de ski, Michel Vion, estime que les Canadiens ont été fortement avantagés durant les compétitions de ski cross aux Jeux olympiques de Pyeongchang, au cours desquels Brady Leman, Kelsey Serwa et Brittany Phelan ont tous gagné des médailles pour l’unifolié.
Peu après la victoire de Serwa à l’épreuve féminine, le grand patron de l’organisation française a évoqué la présence d’ouvreurs de piste canadiens en Corée du Sud. Il a précisé qu’aucun appel d’offres n’avait été réalisé pour l’octroi du mandat de préparer le parcours. Vion a ajouté que le Canada avait proposé d’envoyer ses ouvreurs, ce qui lui a donné une avance sur ses concurrents avant même le début des courses, à ses dires.
« Déjà, on ne se cherche pas d’excuses : les Français ont été dans le coup, mais on n’a pas fait ce qu’il fallait. On n’a pas été assez constants. Je pense aussi que le Canada a été intelligent, malin dans les coulisses. Nous sommes quelques pays à nous rendre compte qu’on est passé à la moulinette », a-t-il commenté au quotidien L’Équipe.
« D’abord, le parcours était tout à fait différent de ce qu’on a l’habitude de voir en Coupe du monde. Le shaper [le créateur du parcours] était un Canadien et il a dessiné une piste qui correspondait à leurs qualités, peu technique et très rapide, pour favoriser la glisse. Ensuite, on a découvert que le Canada avait proposé des ouvreurs canadiens au comité organisateur, et que depuis quinze jours ils sont là, ils font des tests de glisse sur la piste. C’est à la limite scandaleux et pas seulement pour nous. »
INFORMATIONS PRIVILÉGIÉES
Sans le dire explicitement, Vion laisse croire que les athlètes canadiens auraient pu obtenir des informations de premier choix concernant la piste.
« Depuis 15 jours, ils font des tests de glisse et de fartage sur un tracé qui va tout droit, où la vitesse, le fart et la glisse prédominent. Si, sur ce parcours, on a 10 jours pour chercher le meilleur matériel, à la fin, on gagne 1,50 m en bas. Ce n’est pas grand-chose, mais ça fait gagner », a précisé, toujours à L’Équipe, le dirigeant qui n’envisage pas de contester les résultats des courses.
« Ce n’est pas une excuse, on avait les dessins du parcours depuis des mois, on savait que ça allait être comme ça. Mais c’est le principe qui me gêne. On a un petit goût d’amertume et l’impression d’avoir été un peu floués. »
AUTRE CONTROVERSE
Plus tôt cette semaine, une autre organisation française avait critiqué ouvertement le Canada. Le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Didier Gailhaguet, avait affirmé que les patineurs artistiques de son pays, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, avaient été désavantagés par les notes d’une juge canadienne lors de l’épreuve de danse ayant couronné Scott Moir et Tessa Virtue.
Gailhaguet avait notamment déploré la présence de la présidente de Patinage Canada, Leanna Caron, au sein du jury. Les médias de l’Hexagone ont aussi souligné que Caron avait accordé la plus faible des notes du duo français. Celui-ci avait reçu 119,10 points de la part de la juge pour son programme libre, en route vers la médaille d’argent.
Pour sa part, la directrice technique nationale adjointe de la FFSG, Katia KrierBayer, avait dénoncé certaines failles dans la réglementation entourant la nomination des juges.
« Déontologiquement, nous, la France, on pense que c’est choquant […] mais elle a le droit de le faire, avait-elle dit au site sports.fr, en parlant de Caron. Il n’y a rien dans le règlement qui l’interdise d’être dans le jury. Elle utilise le règlement au bénéfice du Canada. »