DES PERSONNAGES PLUS GRANDS QUE NATURE : MILENA DI MAULO ET FRENCHIE
Cet hiver marque la sortie de deux ouvrages portant sur des individus ayant gravité dans les hautes sphères du monde des gangsters. Le premier, Milena Di Maulo : Fille et femme de mafiosi, écrit par la criminologue Maria Mourani en étroite collaboration
UN IMPORTANT TRAVAIL DE PRÉVENTION
« L’objectif de Milena Di Maulo :
Fille et femme de mafiosi, c’est surtout de stopper la valorisation du milieu de la mafia, mentionne l’auteure Maria Mourani. Nous voulions “dé-glamouriser” la vision que l’on a tous, à cause des films de gangsters notamment, de tout ce qui touche à la mafia. » Il est rare, dans la littérature et dans le cinéma américain portant sur le crime organisé, que l’on ait accès au vécu d’une femme qui y a évolué. « J’ai grandi dans ce monde, indique Milena Di Maulo, fille d’un important mafioso. J’ai connu le luxe et la richesse; j’ai vraiment vécu dans un milieu privilégié, et ça s’est poursuivi durant mes relations amoureuses. Cependant, j’ai surtout connu le côté très sombre du milieu, la violence, l’abus et la dépendance… Je voudrais que les jeunes femmes sachent ce qu’il en est vraiment lorsqu’on fréquente un membre de la mafia et ainsi leur éviter beaucoup de malheur. » Maria Mourani ajoute : « Nous aimerions que ce livre débouche sur un projet au petit ou au grand écran. Nous ressentons le besoin pressant de démystifier et de révéler le rôle des femmes, dont on entend trop peu parler, dans ce milieu criminel très masculin. »
DÉCOUVRIR UN PASSÉ CACHÉ
Dan Gosselin avait à peine 14 ans lorsque son oncle par alliance Paul Lafrenais lui a dévoilé des pans de son passé criminel à Chicago. Dans les années 20, en pleine prohibition, celui que l’on surnommait Frenchie a fait ses marques dans l’entourage
d’Al Capone. Ces révélations ont mûri longtemps dans l’esprit de Dan Gosselin, qui a finalement décidé d’entreprendre des recherches approfondies pour valider les confidences de Frenchie et en faire un récit, Frenchie : Un Québécois dans
le gang d’Al Capone. « C’était important pour moi de faire le tout dans le respect pour Paul, raconte l’auteur. Au début, je voulais écrire son histoire pour moi seulement, mais on m’a convaincu de la publier pour le grand public, qui s’intéresse aussi à cette époque que l’on a tendance à glorifier. C’est le moment idéal pour faire connaître ce vécu singulier, alors que le temps a passé et que les événements dont il est question sont loin derrière nous. » Est-ce que toute l’histoire de Paul Lafrenais a été révélée dans le livre? « Il a vécu suffisamment de choses pour que je continue d’écrire, indique-t-il, mais pas tout de suite… Un jour, qui sait? »