Le Journal de Montreal

Des Maple Leafs généreux

- Marc Bergevin a été récompensé.

Il savait que le marché était en effervesce­nce et que Tomas Plekanec possédait une bonne valeur. Il suffisait de créer une surenchère et de capitalise­r par la suite.

Les Penguins l’avaient sur leur liste, mais la priorité était Derick Brassard.

Les Jets l’avaient également sur leur liste des priorités, mais ce qu’ils convoitaie­nt avant de passer au plan B, qui était Plekanec, c’était Rick Nash.

Winnipeg a fait chou blanc sur les deux fronts parce que les Bruins de Boston et les Maple Leafs de Toronto ont fait preuve d’une grande générosité au plaisir des Rangers et surtout de Bergevin.

Je n’avais jamais pensé qu’une formation donnerait un choix de deuxième ronde pour les services du vétéran joueur de centre. Encore moins qu’on ajouterait à la transactio­n deux jeunes joueurs qui poursuivro­nt leur carrière à Laval. Mais la transactio­n qui a expédié Brandon Davidson des Oilers d’Edmonton aux Islanders de New York a modifié la donne. Le mot a vite fait le tour, les équipes sont prêtes à payer le gros prix.

Or, les Leafs ont de grandes ambi- tions et ils ont parfaiteme­nt raison de croire en leurs chances de réussite. Après tout, ils misent sur trois joueurs de centre offensifs. Ils ont un gardien qui se compare aux meilleurs du circuit.

Également, ils ont remporté 10 victoires en février, de quoi faire rêver leurs partisans. Sans trop modifier le modèle d’affaire mis en vigueur avec l’arrivée de Auston Matthews, il était important pour Mike Babcock d’avoir un appui défensif pour compléter une attaque bien nantie et, rapidement, les Leafs ont regardé du côté du Canadien et de Plekanec.

UN JOUEUR FIABLE

Ils ont réalisé un bon coup. Plekanec est un joueur fiable dans un rôle bien déterminé. À Toronto, il ne tardera pas à gagner la confiance de Babcock par son sens du devoir et par son profession­nalisme. Au sein d’une formation aussi puissante en attaque, il n’aura plus les mêmes responsabi­lités et pourra exercer un impact dans un rôle bien déterminé.

Le fameux « Col roulé », comme on l’a surnommé au cours des dernières années, quitte une organisati­on qui l’a bien traité et que Plekanec a toujours bien servie. Évidemment, son salaire de 6 millions de dollars soulevait, avec raison, la controvers­e, mais il n’était pas à blâmer pour cet état de fait. C’est Bergevin qui lui avait consenti un salaire de 12 millions de dollars pour deux ans.

Le directeur général a donc franchi une première étape d’un programme de relance qu’il a lui-même appelé « reset ».

Le dossier Plekanec lui donne des munitions pour la prochaine séance de repêchage de juin à Dallas. Il aura quatre choix de deuxième ronde. Il pourra profiter de cette situation pour améliorer son tour de sélection en première ronde s’il en voit la nécessité.

PLACE AU DOSSIER PACIORETTY

Maintenant, il y a le dossier Max Pacioretty.

Au cours des derniers jours, le directeur général du Canadien a passé quelques jours dans la région de New York afin d’épier le Wild du Minnesota, qui aimerait bien ajouter un peu de punch à son attaque. Pacioretty pourrait améliorer la situation. Mais à quel prix ? Comme il l’a fait dans le dossier Plekanec, Bergevin va attendre le bon moment. Rick Nash a été échangé aux Bruins. Reste le dossier Evander Kane.

Et, ce que Bergevin retient, c’est que les bonnes équipes vont revoir leurs effectifs après l’arrivée de Derick Brassard à Pittsburgh. Que doit-on faire maintenant pour compétitio­nner au même niveau que les Penguins ?

Un marqueur de 30 buts peut-il être la solution ? Max Pacioretty ?

Bergevin va créer une surenchère. Il a proposé au Wild, qui aimerait bien acquérir un bon marqueur, un marché audacieux. Charlie Coyle, Joel Eriksson-Ek et un choix de première ronde, a-t-il déposé sur la table du Wild, en sachant très bien qu’il poussait un peu fort. L’offre, comme prévu, aurait été rejetée. Mais, qui sait ? Les Kings de Los Angeles n’ont-ils pas un intérêt pour le capitaine du Canadien, qu’on verrait bien aux côtés de Jeff Carter ?

Mais les formations savent exactement que le prix à payer sera très élevé, d’autant plus que Pacioretty possède une autre année à son contrat de 4,5 millions de dollars.

Et le décideur du Canadien n’est pas pressé par le compte à rebours. S’il ne trouve pas preneur d’ici 15 heures aujourd’hui, il aura amplement le temps de passer aux actes pendant l’entre-saison puisque le marché sera fréquenté par une clientèle plus importante.

Mais, pour l’instant, la première phase du programme est enclenchée.

Le plus important est à venir… et Bergevin sait très bien qu’il n’a pas le droit à l’erreur.

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PHOTO D’ARCHIVES Tomas Plekanec ne tardera pas à gagner la confiance de Babcock par son sens du devoir et par son profession­nalisme.

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