Accueillis en héros
Nos athlètes de retour
Trois médailles au cou, les yeux rougis par l’émotion et les 14 heures de vol depuis Séoul, Kim Boutin est rentrée au Québec en héroïne, hier soir. À son arrivée à l’aéroport Montréal-Trudeau, la patineuse de vitesse a eu droit à un accueil grandiose.
De nombreux parents, amis, partisans et voyageurs ont salué le retour des athlètes canadiens qui ont fracassé un record avec les 29 médailles olympiques à Pyeongchang. Les athlètes de la Belle Province ont remporté 14 d’entre elles en tenant compte de l’argent et du bronze des équipes de hockey féminines et masculines.
Cris, trompettes et sirènes assourdissantes ont résonné à l’aéroport alors qu’ils étaient plus d’une centaine à attendre les athlètes.
Évidemment, Boutin a été la première à emprunter le fétiche escalier en colimaçon près de l’arrivée nationale. Ses coéquipiers de l’équipe de patinage de vitesse courte piste l’ont accompagnée. Samuel Girard, avec ses deux médailles, était à ses côtés.
« Je suis encore un peu sur un nuage, a laissé tomber Boutin en tenant ses pièces métalliques, elle qui ne s’était fixé aucune attente avant de partir. Je vais prendre les prochains jours pour me reposer et je vais voir ce que je vais faire avec mes médailles. »
L’athlète de Sherbrooke est plutôt du genre à se satisfaire de ses performances plutôt que des trophées ou des médailles qu’elle remporte. À preuve, avant de s’envoler vers la Corée du Sud, elle avait donné une médaille à son grand-papa, Charles-Émile Bilodeau.
« Ça me forcera à en gagner une autre », lui avait-elle lancé.
« Je suis très fier du caractère qu’elle a démontré dans tout ce qui est survenu là-bas, a mentionné le grand-papa dans l’attente de serrer sa petite-fille dans ses bras. C’est une fille sans malice. Son sourire en disait long sur sa personnalité. »
Après avoir salué les membres de sa famille, la patineuse de 23 ans a même reçu les armoiries de la Ville de Sherbrooke en guise de récompense pour son impressionnante récolte en Corée du Sud.
UN OEIL SUR LES MONDIAUX
Nouveau champion olympique du 1000 mètres en patinage de vitesse courte piste, Girard jette déjà un coup d’oeil vers la prochaine compétition d’envergure dans sa discipline. Il sera l’homme à battre à l’aréna Maurice-Richard à la mi-mars.
« Je redescends tranquillement de mon nuage. Je me concentre sur les Championnats du monde dans deux semaines. J’aborde cette nouvelle compétition comme après avoir remporté l’or à l’épreuve du 1000 mètres. Les Jeux n’étaient pas encore terminés. La saison de la Coupe du monde ne l’est pas.
J’ai vécu une très grande expérience riche en émotions, a poursuivi l’athlète de 21 ans de Ferland-Et-Boileau. Je dois maintenant me concentrer. J’ai déjà hâte de retourner sur la glace et de vivre à fond les semaines à Montréal avec Charles [Hamelin]. »
LE NOUVEAU « QUÉBEC AIR FORCE »
Nul doute, les noms de Sébastien Toutant et Maxence Parrot résonneront encore plusieurs années dans les parcs à neige olympique. Ils feront la loi comme les skieurs acrobatiques de la « Québec Air Force » le faisaient dans les années 1980 et 1990. Les planchistes québécois en ont fait voir de toutes les couleurs aux spectateurs à Pyeongchang où pour la première fois de l’histoire était disputée l’épreuve du grand saut.
« Seb Toots » gardera à jamais les images de sa victoire dans sa mémoire.
« C’était mon objectif depuis que le sport est arrivé aux Olympiques. Je récolte maintenant tous les efforts de mon travail. Je suis un vrai passionné de planche à neige. J’ai donné tout ce que j’avais », a raconté le sympathique acrobate qui a été chaudement accueilli par une large brigade de parents et d’amis, tous plus bruyants les uns que les autres.
« Je suis tellement bien entouré. On dirait que je ne réalise pas encore ma victoire. En revenant ici avec cet accueil, c’est comme si je retombais au moment de gagner quand je me promenais avec le drapeau du Canada sur le dos. »
Son grand ami, complice de planche et aussi rival, Maxence Parrot, n’est pas revenu les mains vides. Avec sa médaille d’argent en slopestyle, il a reçu les félicitations de bien des amateurs qu’il a croisés sur son chemin à l’aéroport.
« Je n’avais pas vécu un retour à Montréal après Sotchi en 2014. Là, je vois ce que c’est et je ne m’y attendais pas. On voit que les gens sont fiers de nous. Ce que j’ai fait, personne ne peut me l’enlever. »
S’il a fêté ses performances à Séoul avant de rentrer au pays, les festivités ne sont pas encore terminées! « On est très fatigués, mais ce n’est pas fini. On va faire le party comme il se doit au Québec avec nos amis. »
ENCORE ÉMOTIVE
Décidément, la défaite face aux Américaines laissera des traces dans l’équipe féminine de hockey. Quelques jours après le revers en prolongation en finale, la capitaine Marie-Philip Poulin peinait à avaler la pilule.
« Au Canada, on ne veut jamais perdre au hockey. On y allait pour une cinquième médaille d’or de suite, a-t-elle lâché, fatiguée à sa descente de l’avion. Nous avons vécu beaucoup d’émotions. Avec un peu de recul, on peut quand même être fière de ce que nous avons accompli. »