Le Journal de Montreal

Bergevin n’avait rien à dire

- MARC DE FOY

Le point de presse donné par Marc Bergevin au terme de la période des transactio­ns a duré 18 minutes. La confrérie journalist­ique ne tient pas un relevé à cet effet, mais on pense qu’il s’agissait de l’une de ses plus courtes interventi­ons devant les médias depuis son entrée en fonction avec le Canadien.

Il ne fallait pas s’attendre à plus. Qu’est-ce qu’il pouvait dire ? Rien. Il n’allait pas s’immoler sur place non plus. Qu’est-ce qu’on pouvait lui demander ? Je n’avais aucune question.

TERMINÉ AVANT DE COMMENCER

Il n’y a plus rien à ajouter. Le constat est d’une grande désolation. La saison était foutue avant qu’elle ne commence.

L’équipe était sans joueurs de centre au sein de ses deux premiers trios. La brigade défensive montrait des brèches énormes. On observe les résultats depuis octobre dernier.

Pour la première fois en six ans, donc, Bergevin était vendeur à la tombée des transactio­ns. Si on s’entend pour dire qu’il aurait pu échanger n’importe qui, la réalité était tout autre.

Tomas Plekanec et Max Pacioretty étaient les plus susceptibl­es de partir.

PLEKANEC A RAPPORTÉ

Bergevin a obtenu du matériel de valeur pour Plekanec. Un choix de deuxième ronde se prend bien et il en possède maintenant quatre au repêchage de juin prochain.

Rinat Valiev et Kerby Rychel sont ce qu’on appelle des projets, en langage de hockey. On entend que Valiev possède un potentiel qui pourrait lui permettre d’évoluer régulièrem­ent dans la Ligue nationale.

Mike Reilly, qui a été obtenu du Wild du Minnesota, remplacera quant à lui Joe Morrow, échangé aux Jets de Winnipeg en retour d’un choix de quatrième ronde.

PRUDENCE AVEC LES JEUNES

Et Pacioretty dans tout ça ? Bergevin n’a voulu rien dire à savoir s’il avait tenté de l’échanger ou s’il avait reçu des offres pour lui. Pas un mot. Mais pour avoir eu des discussion­s, il en a eu. Il faut croire que les équipes avec lesquelles il a eu des pourparler­s n’étaient pas disposées à répondre à ses demandes.

Les bons joueurs d’avenir ne sont pas disponible­s.

Le jeune joueur de centre Robert Thomas, premier choix des Blues de Saint Louis, qui porte les couleurs des Bulldogs de Hamilton, de la Ligue de l’Ontario, ne s’en allait nulle part.

Le directeur général des Blues, Doug Armstrong, avait été clair là-dessus. Il aurait fallu qu’une équipe lui donne la lune pour le faire changer d’idée.

Il a plutôt envoyé Paul Stastny, qui deviendra joueur autonome à la fin de la saison, aux Jets de Winnipeg.

Les choses fonctionne­nt ainsi dans la Ligue nationale d’aujourd’hui. Les équipes veulent de jeunes joueurs rapides.

Les joueurs de 18 ans sont de plus en plus nombreux.

À 30 ans, ils commencent à montrer des signes de ralentisse­ment.

REPÊCHAGE DÉTERMINAN­T

Si Pacioretty voulait partir – et on peut penser que c’était le cas même s’il affirmait le contraire –, il devra attendre à juin. Il en est là. Ça s’inscrit dans l’ensemble de l’oeuvre de cette organisati­on. Plus rien ne fonctionne. On a beau dire que l’avenir ne peut être pire, c’est dur d’imaginer que le Canadien redeviendr­a une équipe compétitiv­e l’an prochain ou dans deux ans. Bergevin fait face à l’Everest. Charles Hudon, Victor Mete, Nikita Scherbak et Charlie Lindgren représente­nt une partie de l’avenir du Tricolore. Mais le Canadien devra mettre la main sur plusieurs autres jeunes joueurs pour faire renaître l’espoir.

Avec six choix dans les trois premières rondes au prochain repêchage, il devra effectuer des choix judicieux.

Ce sera une question de vie ou de mort.

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 ?? PHOTO MARTIN CHEVALIER ?? Toujours avec le Canadien, Max Pacioretty a jeté les gants devant Shayne Gostisbehe­re hier.
PHOTO MARTIN CHEVALIER Toujours avec le Canadien, Max Pacioretty a jeté les gants devant Shayne Gostisbehe­re hier.
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