Un bon coup avec Plekanec
Quelle note devrait-on allouer à Marc Bergevin ?
Sûrement une note d’au moins sept pour avoir obtenu un choix de deuxième ronde pour Tomas Plekanec. Qui avait prévu que le fameux « col roulé » intéressait à ce point les Maple Leafs de Toronto ?
Bergevin a su attendre au bon moment pour réagir et il l’a fait avec doigté. Pour le reste, c’est une autre histoire. On s’arrête bien entendu sur le dossier de Max Pacioretty qu’on voyait dans un autre uniforme, libéré de la pression de Montréal et surtout dégagé de ses responsabilités de capitaine du Canadien.
Mais, ça n’a pas fonctionné.
QUATRE ÉQUIPES INTÉRESSÉES
Il est difficile de juger correctement la décision de Bergevin d’attendre à l’entre-saison pour poursuivre les discussions avec plusieurs intervenants et obtenir un solide retour sur investissement.
Difficile parce que, malgré les rumeurs voulant que quatre équipes aient manifesté un intérêt certain pour l’ailier gauche, on ignore toujours si les propositions déposées sur le bureau du directeur général avaient du sens. Bergevin a-t-il été trop gourmand ? Ou bien, le décideur du Tricolore estil trop hésitant ? Craint-il une erreur qui le placerait dans une situation délicate vis-à-vis Geoff Molson et les actionnaires du Canadien ? On ne le saura jamais. Qu’ont offert les Kings de Los Angeles, le Wild du Minnesota, les Ducks d’Anaheim, les Panthers de la Floride ?
Autant de questions auxquelles seuls Bergevin et ses homologues connaissent la réponse. Le reste repose sur des spéculations.
MANQUE DE TRANSPARENCE
Par ailleurs, j’aurais aimé que Bergevin soit plus transparent lors de son point de presse. Il aurait dû écouter attentivement les propos de Pierre Dorion, le directeur général des Sénateurs d’Ottawa qui, une vingtaine de minutes après la fin de la période des transactions, a fait un bilan détaillé des derniers jours.
Il n’a pas caché qu’il avait reçu plusieurs offres pour son défenseur étoile, Erik Karlsson, ajoutant même que les journalistes avaient révélé l’identité de quelques équipes mais « d’autres formations qui ont échappé à votre attention ont aussi fait connaître leurs intentions ».
Il a confirmé : « Si le 1er juillet Erik Karlsson n’a pas été échangé, nous, nous lui ferons une offre concrète.
TERRAIN GLISSANT
Je comprends que le patron du secteur hockey au Centre Bell ne veut pas s’aventurer sur un terrain glissant dans le cas de Pacioretty parce qu’il ne préfère ne pas ébruiter quelques conversations qu’il a eues avec son capitaine au cours des derniers mois.
Les rumeurs voulant que Pacioretty lui aurait fait part de son intention de quitter le Canadien continuent d’alimenter les discussions. Et que Bergevin refuse de commenter des rumeurs, c’est son droit. Sauf qu’à Ottawa, on ne cache pas qu’on est prêt à écouter les offres au sujet de Karlsson comme ça devrait être le cas pour le Canadien dans le dossier Pacioretty. On peut le dire avec autant de sincérité que l’a démontré Dorion.
Donc, Pacioretty demeure toujours avec le Canadien malgré qu’il meurt d’envie d’aller jouer dans une autre ville.
D’autre part, Bergevin affirme que ce n’était pas le bon moment pour compléter une méga transaction. Ah non ? Que penser alors de Steve Yzerman. Qu’a-t-il fait pour s’assurer que son équipe puisse rivaliser avec les Penguins de Pittsburgh ? Il a complété une transaction majeure.
Entre-temps, c’est maintenant à la haute direction du Tricolore de voir à ce que la fin de saison se termine dans l’harmonie, que tout le monde laissera son ego de côté et que les amateurs de hockey seront bien servis.
PROBLÈME NON RÉSOLU
La date limite pour compléter les transactions ne constitue plus une distraction. Sauf que les problèmes qui minent cette équipe depuis le début de la saison n’ont toujours pas été résolus.
Un gardien qui ne semble pas heureux du tout.
Un capitaine qui ne produit pas.
Une défense horrible.
Une équipe qui ne participera pas aux séries éliminatoires.
Bref, Bergevin a beaucoup de pain sur la planche.
Et hier, il n’a pas résolu les problèmes les plus urgents.