Il se prend un ticket pour avoir évité un trottoir glacé
Il devra payer 48 $ pour avoir marché sur le bord de la rue pour ne pas glisser
GATINEAU | Un homme de l’Outaouais ne digère pas une contravention qu’il a reçue parce qu’il a marché en bordure de la rue plutôt que sur le trottoir qui était impraticable en raison de la pluie verglaçante.
Samuel Laflamme venait de quitter un bar de la rue Georges dans le secteur Masson-Angers à Gatineau vers 3 h dans la nuit de vendredi à samedi lorsqu’il a écopé de cette surprenante contravention de 48 $.
L’homme admet qu’il avait bu et qu’il ne voulait pas prendre son automobile pour rentrer à la maison. De toute façon, dit-il, il n’a pas reçu une contravention pour s’être trouvé sur la voie publique en état d’ébriété, mais bien pour ne pas avoir marché sur le trottoir.
ABUS DE POUVOIR
Un policier de Gatineau l’a arrêté alors qu’il rentrait chez lui.
« Il m’a demandé : “où est-ce que tu t’en vas ? Tu sais que t’as pas le droit de marcher dans la rue ?” J’ai dit “oui, mais regarde comment est-ce qu’il y a de la glace sur les trottoirs”. Il a répondu que ce n’est pas grave. Il faut marcher sur les trottoirs », relate le jeune homme dans la vingtaine. Selon lui, il s’agit d’abus de pouvoir de la part du policier.
« IL N’Y AVAIT AUCUN SEL SUR LE TROTTOIR. C’ÉTAIT JUSTE DE LA GLACE VIVE. » – Samuel Laflamme
Pas plus tard que jeudi, alors que l’on prévoyait de la pluie verglaçante sur plusieurs secteurs, la Société de l’assurance automobile du Québec publiait un message sur Facebook disant que les piétons pouvaient marcher en bordure des rues lorsque les trottoirs sont trop glissants.
Visiblement frustré par la situation, Samuel Laflamme a aussitôt publié une vidéo dans les réseaux sociaux. L’état glacé des trottoirs après des épisodes de pluie verglaçante ne fait aucun doute.
« Il n’y avait aucun sel sur le trottoir. C’était juste de la glace vive », déplore-t-il.
En réalité, le policier a fait respecter un règlement municipal qui stipule qu’il est interdit de marcher dans la rue.
Dans un échange de courriels, le Service de police de Gatineau se range derrière le patrouilleur qui a émis le billet d’infraction, affirmant que la contravention était « justifiée ».
Le corps de police a toutefois refusé notre demande d’entrevue, sous prétexte que le contrevenant pourra débattre de son cas en cour municipale.
Le travailleur de la construction de 21 ans a d’ailleurs l’intention de contester cette amende pour le « principe ».
Samuel Laflamme croit que cette contravention n’était pas un hasard et qu’il est ciblé par la police locale.
« On a tous été jeunes avec des voitures modifiées. Je reçois encore des contraventions pour non-conformité de mon véhicule », explique-t-il. – Avec la collaboration
de TVA Gatineau