Le chauffard accusé d’avoir causé la mort est libéré
L’homme de 38 ans en état d’ébriété aurait tué un travailleur routier à Montréal
Un employé de la construction accusé d’avoir mortellement happé un travailleur du ministère des Transports du Québec, en plus d’en avoir blessé sept autres, a pu être libéré en attendant son procès.
« Sa vie est complètement bouleversée, c’est sûr qu’il va se faire pointer du doigt », a expliqué son avocat André Lapointe au terme de l’audience, hier, au palais de justice de Montréal.
Vincent Lemay, un père de famille de 38 ans, était détenu depuis cette fin de semaine, à la suite d’une grave collision survenue au rond-point Dorval, à Montréal, qui a coûté la vie à Stéphane Lebel.
FINI L’ALCOOL
Les faits entourant la cause étant frappés d’un interdit de publication demandé par la défense, les médias ne peuvent expliquer les circonstances de la tragédie. Mais selon les accusations, Lemay aurait conduit en état d’ébriété ce soir-là.
« Nous nous opposions à la remise en liberté, c’est une question de confiance du public », a expliqué le procureur à la Couronne, Alexandre Arel, rappelant qu’il s’agissait d’un dossier de facultés affaiblies.
Le juge Jean-Paul Braun a finalement décidé de libérer l’accusé sous de strictes conditions, en concluant entre autres qu’un citoyen bien informé ne serait pas choqué de cette décision.
Le magistrat a toutefois imposé plusieurs conditions à Lemay, que la Couronne a qualifiées de « sévères ».
Outre le dépôt d’une caution de 5000 $, Lemay ne devra pas boire d’alcool, et il ne pourra pas prendre le volant entre 21 h et 5 h. Il devra continuer à habiter son domicile à Saint-Zotique et avoir un suivi psychologique.
La conjointe de Stéphane Lebel, Syndia Gauthier, affirme que la tragédie « aurait pu être évitée ».
« C’est frustrant, il faut que les gens comprennent qu’une auto est une arme, a-t-elle commenté. Si t’es pas en état de conduire, ne conduis pas. »
Mme Gauthier dit n’avoir aucune colère contre personne malgré le drame. Mais elle demande qu’on améliore la sécurité des travailleurs sur les chantiers.
EXPÉRIENCE DÉCEVANTE
Une expérience menée par TVA Nouvelles hier démontre que peu d’automobilistes respectent la loi du corridor de sécurité, même quelques jours après la tragédie. Alors qu’un véhicule se faisait remorquer sur l’autoroute 30 à la hauteur de La Prairie, les autres voitures se trouvaient dans l’obligation de changer de voie.
« Neuf personnes sur 10 ne l’ont tout simplement pas fait, témoigne le journaliste Maxime Landry. C’était dangereux. Les voitures passaient à toute vitesse et elles n’avaient pour la plupart aucune excuse pour ne pas avoir respecté le corridor de sécurité. »
– Avec la collaboration d’Axel Marchand-Lamothe et
d’Antoine Lacroix