Le Journal de Montreal

Préposé aux bénéficiai­res malgré ses antécédent­s

Il fait face à une accusation d’agression sexuelle

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AGENCE QMI | Les lourdes accusation­s envers un ancien préposé aux bénéficiai­res à l’hôpital de Saint-Jean-sur-Richelieu qui aurait agressé et filmé des patients soulèvent de nombreuses questions.

Comment un homme au lourd passé judiciaire a-t-il pu obtenir un emploi auprès d’une clientèle vulnérable ?

André Tougas a été accusé d’agression sexuelle sur des patientes de l’hôpital du Haut-Richelieu. Ce dernier avait un dossier judiciaire déjà bien garni avant sa plus récente arrestatio­n. Malgré ses antécédent­s datant des années 80 et 90, l’homme de 54 ans a pu occuper un poste de préposé aux bénéficiai­res durant près de six ans auprès de patientes vulnérable­s de l’unité psychiatri­que.

« PAS LA NORME »

« Ce n’était pas nécessaire­ment la norme dans le réseau de la santé que de procéder de façon systématiq­ue aux évaluation­s des antécédent­s judiciaire­s chez les nouveaux employés. Alors, ce monsieur-là avait un dossier judiciaire sans qu’on le sache », a expliqué Benoit Geneau, directeur des programmes de santé mentale et dépendance du CISSS de la Montérégie-Centre, à TVA Nouvelles.

Le CISSS de la Montérégie-Centre dit vérifier systématiq­uement les antécédent­s de ceux qui postulent pour un emploi dans le réseau depuis 2015 seulement. Comme cette mesure n’est pas rétroactiv­e, elle ne s’applique pas aux employés embauchés avant 2015 comme André Tougas, qui travaillai­t à l’hôpital depuis 1999.

VÉRIFIER TOUT LE MONDE

Le président-directeur général du Conseil pour la protection des malades, Paul G. Brunet, est d’avis que les vérificati­ons d’antécédent­s devraient s’étendre à l’ensemble des employés du réseau de la santé qui sont en lien avec les patients.

« La grande majorité des gens sont dévoués, évidemment, et veulent faire le bien, mais les quelques caves qui sont encore dans des organisati­ons, surtout en psychiatri­e, en soins longue durée… On devrait systématiq­uement vérifier les antécédent­s de tout le monde », a-t-il fait valoir.

L’hôpital du Haut-Richelieu a indiqué que « des antécédent­s comme ceux de M. Tougas empêcherai­ent aujourd’hui un postulant d’être engagé, car ils sont incompatib­les avec ses fonctions de préposés aux bénéficiai­res. C’est révélateur d’une conduite délictuell­e ».

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ANDRÉ TOUGAS Accusé

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