Le Journal de Montreal

Coupables de cruauté, ils gardent leurs bêtes

Ils ne permettron­t toutefois plus la « fête du mouton »

- CAROLINE LEPAGE

L’AVENIR | Une ferme et un agriculteu­r condamnés à près de 150 000 $ d’amendes pour cruauté animale continuero­nt d’élever des bêtes, mais n’accueiller­ont plus jamais la fête musulmane des moutons.

Michel et Jonathan Cloutier continuent d’élever quelque 500 moutons et autres animaux à la ferme BSC de L’Avenir, au Centre-du-Québec, même s’ils sont condamnés à payer 141 074 $ d’amendes après avoir accueilli la fête du mouton, ou Aïd al-Adha.

Durant ce rituel islamique, des musulmans égorgent des moutons et les offrent en sacrifice à Allah.

VENGEANCE ?

Michel Cloutier affirme qu’il ne payera pas les 110 350 $ qui lui sont réclamés pour les fêtes de septembre 2015 et 2016, qui ont rassemblé de 800 à 1200 musulmans.

Il se dit prêt à exécuter des travaux communauta­ires ou à aller en prison puisqu’il n’a pas l’argent pour payer.

Son fils Jonathan Cloutier, qui est le nouveau propriétai­re, rembourser­a les 30 724 $ d’amendes imposés à sa ferme.

Le père et le fils ont contesté les faits reprochés par le ministère de l’Agricul- ture, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) durant leur procès, en février 2017, au palais de justice de Drummondvi­lle, mais le juge n’a pas cru leur version.

Ils se croient toujours victimes d’une vengeance du MAPAQ, car ils n’ont pas collaboré lors de la visite des inspecteur­s.

Ils n’iront pas en appel du verdict rendu par le juge Paul Dunnigan, le 19 janvier.

MÉTHODES CRUELLES

Le juge a tranché que la ferme exploitait un abattoir durant les rituels. Elle aurait dû détenir un permis et disposer adéquateme­nt des viandes non comestible­s.

De plus, il considère que le témoignage de Michel Cloutier, qui supervisai­t les fêtes, n’est pas crédible. C’était sa responsabi­lité de s’assurer que les méthodes des musulmans pour égorger les moutons n’étaient pas cruelles.

Le juge rapporte que la mauvaise technique utilisée empêchait des moutons de mourir instantané­ment après avoir été égorgés. Selon lui, certaines bêtes étaient encore vivantes lorsque leur peau était retirée.

Jonathan Cloutier rappelle que leurs moutons sont leur gagne-pain et que c’est à leur avantage de bien les traiter.

« Pourquoi les abattoirs nous disent que nos agneaux figurent parmi les plus beaux du Québec ? » questionne-t-il.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, CAROLINE LEPAGE Michel et Jonathan Cloutier n’ont pas l’intention de cesser l’élevage de moutons.

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