Le DG de Polytechnique défend son passé chez Total
Selon lui, sa candidature n’a pas fait peur aux étudiants
Malgré son arrivée controversée à la tête de Polytechnique Montréal en début d’année, l’ex-dirigeant de la multinationale Total, Philippe A. Tanguy, se dit « absolument ravi » d’avoir travaillé pour la pétrolière.
« Je ne renie absolument pas mon passé chez Total. Je suis absolument ravi d’avoir travaillé pour une compagnie de cette qualité-là, clairement. Sauf que voilà, c’est fini », a-t-il laissé tomber, dans un rare entretien au Journal.
« RISQUE TOTAL »
L’été passé, étudiants, politiciens et environnementalistes du Regroupement de Poly contre Total ont publié une lettre intitulée « Le risque Total crée de grandes inquiétudes à Polytechnique » parce qu’ils avaient peur pour la réputation de leur école.
Ces critiques, M.Tanguy les rejette du revers de la main. Il se défend d’être « propétrole » et qualifie même de « fake news » ces reproches de « regroupements d’étudiants fantômes ». Associations étudiantes et professorales ont toutes bien accueilli sa venue, affirme-t-il.
M. Tanguy insiste : il n’a jamais touché au pétrole de sa vie. « Alors, ça serait bizarre s’il y avait un virage “propétrole”. Je ne m’occupais que d’énergies renouvelables avec mon employeur précédent et que de transition énergétique », ajoute-t-il.
En novembre dernier, quand Québec l’a nommé à la tête de l’école de génie, Alain Deneault, auteur de De quoi Total est-elle la somme ? a dénoncé le fait que M. Tanguy vienne du secteur « recherche » de Total.
Dans Le totalitarisme pervers, l’essayiste déplore l’influence des multinationales qui « financent abondamment les centres de recherches et les cursus des étudiants », citant le cas de Total. Il observe que M. Tanguy a fait partie de « Total Professeurs associés », sorte « d’université virtuelle » qui fait la promotion du géant pétrolier.
« DE TOUTE FAÇON, JE N’AI JAMAIS TOUCHÉ AU PÉTROLE DE MA VIE. » – Philippe A. Tanguy, directeur général de Polytechnique Montréal