Pourquoi frapper toujours sur les plus démunis ?
Je suis d’accord avec les propos de Claudine Lemire ce matin dans votre rubrique. J’ai eu la même formation qu’elle en service social. J’ai travaillé 12 ans pour les Services sociaux, et puis 14 autres années comme travailleuse sociale. Nous n’avions pas la permission de prendre publiquement la parole pour dénoncer les injustices. Nos patrons, comme la majorité de nos élus, refusaient de questionner les nombreuses injustices dont sont toujours victimes la classe ouvrière et les bas salariés.
La soi-disant augmentation du gouvernement Couillard aux plus démunis n’est que de la poudre aux yeux. Rappelez-vous que pendant qu’il accordait des salaires mirobolants aux spécialistes et autres médecins du Québec, il voulait couper les prestations des assistés sociaux de même que les maigres revenus des personnes âgées. On est passé du ministère de la Santé au ministère de la Maladie. Et avec le ministère de la Justice, on est passé au ministère de l’Injustice qui permet aux banques, aux grosses compagnies, aux mieux nantis et aux riches amis du gouvernement d’éviter de payer des impôts en plaçant leur argent dans des paradis fiscaux.
Sans parler des primes aux dirigeants de Bombardier, d’Hydro-Québec, des universités et de la SAAQ. Quand un petit salarié vole l’État, il a droit à une amende assortie d’un séjour en prison. Quand un grand gestionnaire vole, il ne remet qu’une infime partie de son larcin et ne purge qu’une petite peine de prison, comme l’ex-maire Vaillancourt.
Dans votre réponse Louise, vous mentionniez le triste cas des proches aidants. J’en suis une pour une de mes soeurs dans le besoin. Elle demeure dans une ressource intermédiaire avec une vingtaine d’autres dans la même situation qu’elle. Cette ressource fournit d’excellents services grâce à des préposées très humaines et dévouées. Tout ça pour 13 $ l’heure. N’en mériteraient-elles pas au moins 15 $ l’heure ?
Je n’ai heureusement pas besoin d’assistance du gouvernement, mais je suis l’exception parmi les aidantes naturelles. Le gouvernement empoche l’argent sur le dos des plus pauvres. Visitant régulièrement ma soeur, je me fais un devoir de saluer les autres pensionnaires en les appelant par leur nom et en les écoutant, eux qu’à peu près personne ne visite. Être nommés(es) leur redonne la fierté d’une identité retrouvée, eux et elles qui sont issus de cette classe qu’on dit défavorisée et que tout le monde oublie.
Henriette Yergeau
C’est un fait que les récentes mesures du gouvernement Couillard pour aider les plus démunis ne rendent justice qu’à une partie d’entre eux, les prestataires ayant une contrainte sévère à l’emploi qui verront passer leur rémunération annuelle de 12 749 $ à 18 029 $ d’ici cinq ans. Pour les autres, les sans contraintes, ils ne recevront qu’une hausse de 5,8 % d’ici 2023. À peine de quoi avoir la tête hors de l’eau. Selon Québec solidaire, « le gouvernement libéral reconnaît ainsi qu’il y a des bons pauvres qu’on aide et de mauvais pauvres qui méritent les miettes ».