Le Journal de Montreal

Le projet Reilly

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

À l’été 2015, Mike Reilly avait emprunté le même chemin que les Kevin Hayes, Justin Schultz et Blake Wheeler en devenant joueur autonome à sa sortie des rangs universita­ires. Il y avait eu une sorte de derby pour obtenir les services du défenseur à caractère offensif des Gophers du Minnesota.

Choix de 4e tour des Blue Jackets de Columbus au repêchage de 2011, Reilly avait boudé l’équipe de l’Ohio pour finalement s’entendre avec le Wild du Minnesota le 1er juillet 2015.

À cette époque, on le décrivait comme un très beau projet.

Près de trois ans plus tard, Reilly n’a toujours pas pris son envol dans la LNH. Le Wild du Minnesota a démissionn­é avec lui en l’échangeant à la date limite des transactio­ns au Canadien contre un modeste choix de 5e tour au repêchage de 2019. Le CH avait reçu ce choix quelques jours plus tôt des Capitals de Washington en retour de Jakub Jerabek.

À quelques heures du match contre les Flyers de Philadelph­ie, Marc Bergevin a décrit Reilly comme une prise intéressan­te.

« C’est un bon patineur, a expliqué le directeur général du Tricolore. Il est encore jeune, il a 24 ans. Il n’a pas encore beaucoup d’expérience dans la LNH. Il a encore une chance de jouer. Si vous regardez au Minnesota, le Wild compte sur Jonas Brodin et Ryan Suter du côté gauche, ils pouvaient s’en passer. Ce n’est pas un grand chelem, mais il a une chance. »

POTENTIEL OFFENSIF ?

En 38 matchs cette saison avec le Wild, Reilly a récolté 10 points (2 buts, 8 passes) et il présentait un différenti­el de -6. Il jouait en moyenne 12 min 21 s.

Le défenseur de 6 pi 2 po et 192 lb n’a pas encore répondu aux attentes dans la LNH. À sa dernière saison avec à l’Université du Minnesota, il avait attiré les réflecteur­s vers lui avec 42 points (6 buts, 36 passes) en 39 rencontres.

Questionné sur son potentiel offensif dans la LNH, Bergevin s’est montré assez prudent.

« Je ne sais pas jusqu’à quel point on peut aller du côté offensif, mais il a du potentiel. Je l’ai vu jouer récemment et je pense qu’il a un bon sens du jeu. Est-ce qu’il va continuer à développer dans une autre organisati­on? C’est possible. On va l’encadrer et l’aider pour l’amener à ce niveau-là et le reste sera à voir. »

JEUNESSE ET CARACTÈRE

Bergevin n’a pas l’intention d’imiter les Rangers de New York, qui ont opté pour la transparen­ce en parlant clairement d’une reconstruc­tion dans une lettre rédigée aux partisans de l’équipe.

« Chaque équipe fait les choses différemme­nt, a expliqué le DG. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode. C’est évident qu’on n’a pas atteint nos objectifs ou ceux des partisans. On va toutefois évaluer les choses, il nous reste 21 matchs [maintenant 20]. Le but, c’est d’avoir une équipe plus jeune, plus rapide, mais avec du caractère. »

Malgré une saison de misère, Bergevin continue de croire qu’il y a de la lumière au bout du tunnel.

« Nous n’avons pas accompli ce que nous souhaition­s au camp. Il n’y a aucun doute là-dessus. Nous avons de bons jeunes joueurs qui émergent : Juulsen, Scherbak Lehkonen, Hudon, Mete. Si vous regardez à travers la ligue, le noyau de la plupart des équipes provient du repêchage. Avec nos choix au repêchage, nous allons y aller pour la jeunesse, la vitesse et le caractère. Nous allons bâtir autour de ça. »

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