Explosion de soirées d’humour
Une trentaine de soirées comiques se tiennent chaque mois dans la métropole
Martin Perizzolo sur la scène de l’Abreuvoir. Situé dans le soussol du bar, le comedy club crée une ambiance parfaite pour une soirée d’humour. Juste pour rire a beau être à l’agonie, la scène humoristique montréalaise, elle, n’a jamais été aussi vivante. Le Journal a fait le compte: plus d’une trentaine de soirées d’humour ont lieu chaque mois dans la métropole, souvent loin du circuit des salles traditionnelles.
Si à Nashville il est possible d’assister à un spectacle country n’importe quel jour de la semaine, Montréal en fait de même avec les soirées d’humour.
Que ce soit Le Jockey le lundi, Le Brouhaha Ahuntsic le mardi, L’Abreuvoir le mercredi, Le Terminal le jeudi, La Brasserie des Patriotes le vendredi, le Bordel le samedi ou le Brouhaha Rosemont le dimanche, l’amateur montréalais d’humour peut assister à une soirée comique à un prix dérisoire, oscillant entre 7 $ et 15 $.
Les humoristes de la relève sont nombreux à y faire leurs classes. Mais d’autres plus établis y font aussi régulièrement leur tour, comme François Bellefeuille, Martin Perizzolo, Katherine Levac, Laurent Paquin, Jay Du Temple et Virginie Fortin.
EFFERVESCENCE
Pour Louise Richer, qui a fondé l’École nationale de l’humour il y a 30 ans, nous assistons présentement à un « niveau d’effervescence inégalé » en humour.
« Les humoristes sont beaucoup plus autonomes et proactifs dans la conduite de leur carrière, dit-elle. Ce qui est beau dans la prolifération des soirées d’humour, c’est la diversité. C’est beaucoup moins étroit que ça pouvait l’être il y a des années, quand on n’avait qu’un genre d’humour qui fonctionnait. Les filles pouvaient alors trouver ça difficile. »
Dans les années 1980, les Lundis des Ha! Ha ! ont créé un engouement pour les soirées d’humour à Montréal. Puis, après un ralentissement dans les années 1990, le Saint-Ciboire a ravivé l’intérêt dans la métropole, en 2004. Mais c’est avec l’ouverture du Bordel Comédie Club, en 2015, que tout a vraiment changé.
« En terme d’histoire de l’humour, le Bordel, pour moi, c’est un des jalons, affirme Louise Richer. C’est le premier club de comédie au Québec qui fait de l’humour tous les soirs. »
GAGNER DE L’EXPÉRIENCE
Ces dernières années, plusieurs bars montréalais ont ajouté des spectacles d’humour à leurs soirées plus tranquilles de la semaine. En l’espace de trois ans, une vingtaine de soirées d’humour ont ainsi vu le jour dans la métropole.
Pour le spectateur, il s’agit de divertissement à petit prix, beaucoup plus abordable que les one-man-shows dans les grandes salles. Pour l’humoriste, cela lui permet de gagner rapidement en expérience, tout en minimisant ses transports.
D’autres comiques établis se servent aussi de ces soirées dans les bars pour tester les numéros de leur futur spectacle, avant même d’amorcer leur tournée de rodage dans les salles traditionnelles.
« Pendant que je finissais ma tournée précédente, je commençais déjà à tester du nouveau matériel au Bordel, dit Laurent Paquin. Quand j’ai commencé mes spectacles de rodage, j’arrivais ainsi avec un show définitif. Le Bordel a changé ma façon de travailler. »