Puigdemont renonce à briguer la présidence
BARCELONE | (AFP) Menacé d’arrestation en Espagne, exilé en Belgique, Carles Puigdemont a finalement renoncé hier à briguer de nouveau la présidence de sa Catalogne natale, mais pas à poursuivre son rêve de jeunesse : une République catalane souveraine.
Encore méconnu il y a deux ans dans la région même, l’ancien journaliste de 55 ans est devenu mondialement célèbre en 2017 pour avoir mené une tentative de sécession.
Le Catalan avait été porté à la présidence de sa région début 2016 en promettant de la mener aux portes de l’indépendance.
« Nous ne nous rendrons pas, nous n’abandonnerons pas, nous ne renoncerons pas », a-t-il répété hier dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux depuis la Belgique, en s’engageant à rendre « possible » cette « République catalane » symboliquement proclamée le 27 octobre.
Juste après, il avait été destitué de son poste de président catalan, comme tout son gouvernement, et la région avait été placée sous contrôle direct de Madrid.
Deux jours plus tard, il s’échappait en secret vers la Belgique, pour porter le conflit politique catalan au coeur de l’Union européenne. Mais l’UE a continué de manifester un soutien sans faille au chef du gouvernement conservateur espagnol, Mariano Rajoy.
ACCUSATIONS
Et hier, M. Puigdemont a finalement renoncé à son come back. Il serait vraisemblablement écroué s’il rentrait en Espagne, comme son ancien vice-président, l’indépendantiste de gauche Oriol Junqueras, emprisonné depuis quatre mois.
Avec d’autres dirigeants et élus indépendantistes, ils sont accusés de « rébellion », « sédition » et « détournement de fonds » publics pour avoir préparé la tentative de sécession, notamment en organisant un référendum d’autodétermination interdit — émaillé de violences policières — le 1er octobre.