Le Journal de Montreal

Explosion des plaintes contre l’Agence du revenu

L’organisme a reçu près de 4600 plaintes en lien avec son service en 2016-2017

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Le téléphone dédié aux plaintes à l’Agence du revenu du Canada n’a pas dérougi l’an dernier. Les plaintes des Canadiens ont doublé envers l’organisme qui gère les impôts fédéraux depuis six ans, a appris Le Journal.

En 2016-2017, l’organisme a reçu près de 4600 plaintes de Canadiens frustrés par la qualité du service offert ou qui se sentaient carrément lésés dans leurs droits.

C’est quasiment le double du nombre de plaintes recensées par l’Agence du revenu du Canada en 2010-2011, soit 2482.

La majorité de ces plaintes sont en lien avec les façons de travailler de l’agence et l’efficacité ou la complexité de ses processus (voir ci-contre).

« On voit clairement qu’il y a une écoeuranti­te sévère des Canadiens non seulement envers le niveau de taxation, mais aussi du traitement qu’ils reçoivent par l’ARC, analyse Carl Vallée, directeur à la Fédération canadienne des contribuab­les. Les contribuab­les sont en droit de s’attendre à un service de qualité. »

Pour sa part, l’ARC indique que la part du lion des dossiers de plainte a été réglée dans la même année, mais avoue qu’il lui reste du travail à faire.

« L’améliorati­on des services offerts aux Canadiens est au coeur des priorités de l’Agence. C’est pourquoi nous prenons des mesures importante­s pour améliorer l’accès aux services de l’Agence […] Nous sommes conscients qu’il reste du travail important à faire », admet l’ARC.

PAS LA PREMIÈRE FOIS

Ces problèmes ne font que s’ajouter aux conclusion­s d’une enquête dévastatri­ce publiée par le vérificate­ur général en novembre dernier au sujet de l’ARC.

Dans son rapport, le VG avait indiqué que plus d’un appel sur deux à l’ARC n’arrivait jamais à bon port et était carrément bloqué. Ensuite, si une personne réussissai­t à parler à un être humain, on lui fournissai­t une informatio­n erronée 30 % du temps.

« Avec les chiffres que vous avez reçus et le rapport du VG, c’est clair qu’il faut secouer la cage. Il faut que des mesures soient prises et que les employés soient mieux formés pour fournir des renseignem­ents justes aux Canadiens […] On se doit d’agir promptemen­t et correcteme­nt », lance le député conservate­ur Gérard Deltell.

« Les Canadiens méritent de recevoir un service de qualité lorsqu’ils interagiss­ent avec l’ARC. C’est pourquoi nous avons pleinement accepté les recommanda­tions du plus récent rapport du vérificate­ur général », a indiqué le cabinet de la ministre du Revenu national, Diane Lebouthill­ier.

COMBAT AVEC LE DPB

L’ARC s’est encore trouvée dans l’embarras récemment lorsque le directeur parlementa­ire du budget (DPB) a fait une sortie dans La Presse pour dénoncer le combat qu’il menait depuis 5 ans pour recevoir des données essentiell­es à l’étude de l’écart fiscal.

Finalement, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que les informatio­ns nécessaire­s pour calculer l’écart entre les impôts reçus et les impôts qui sont dus au gouverneme­nt seraient remises au DPB d’ici la fin du mois de février.

 ?? PHOTO CHRISTOPHE­R NARDI ?? Le siège social de l’Agence du revenu du Canada à Ottawa. Le nombre de plaintes (tableau du haut) qu’elle a reçues de Canadiens frustrés par la qualité de ses services a presque doublé depuis 2010-2011, passant de 2482 à 4587.
PHOTO CHRISTOPHE­R NARDI Le siège social de l’Agence du revenu du Canada à Ottawa. Le nombre de plaintes (tableau du haut) qu’elle a reçues de Canadiens frustrés par la qualité de ses services a presque doublé depuis 2010-2011, passant de 2482 à 4587.
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DIANE LEBOUTHILL­IER Ministre du Revenu

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