Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Comment émerger quand tout va mal ?

Je suis une femme en milieu de quarantain­e qui fait face à une grave crise existentie­lle. Née dans une famille où des principes de vie rigoureux menaient notre existence, je me suis vite sentie à l’étroit. J’ai quitté la famille pour aller étudier dans une autre ville, car je n’en pouvais plus des diktats de mon père et de ma mère.

La coupure fut bénéfique pour mon émancipati­on, bien que je devais travailler en plus d’étudier pour payer mon logement, mes vêtements et mes sorties. Après des études réussies, j’ai choisi l’expatriati­on pour me réaliser sur le plan profession­nel. Je suis demeurée 15 ans à l’étranger avant de revenir m’installer au Québec.

Mais le retour fut difficile, tant sur le plan humain que profession­nel. Je n’ai jamais réussi à me trouver un travail stable. Il a fallu que je fasse de la pige pour survivre. Mais là, depuis un an, je végète et je ne trouve plus rien qui me permette de subvenir à mes besoins. J’ai épuisé presque toutes mes économies, et je ne vois rien venir à l’horizon de 2018 pour payer mon loyer à partir du mois d’avril.

Je me suis éloignée de ma famille depuis longtemps, alors je ne me sens pas capable de faire appel aux miens pour m’aider. Et comme depuis mon retour ici je n’ai noué aucun lien d’amitié, je me sens seule pour mourir et je ne puis compter sur personne pour me remonter le moral. Sur le plan amoureux non plus ça ne va pas. Mon caractère indépendan­t m’a toujours fait choisir la fuite quand ça allait mal avec mes chums.

Ce qui fait qu’aujourd’hui, je me sens seule au monde, parce que je suis seule au monde. Et rendu à mon âge, une femme seule, ça fait fuir les gars. Sans compter mon fort sentiment d’indépendan­ce, que j’exprime d’ailleurs avec force par un caractère bien trempé, ce qui n’aide pas mon cas. Je fais peur aux hommes. Tout cela m’angoisse profondéme­nt, mais je ne sais pas par quel bout prendre l’affaire pour m’en sortir. Fille perdue

Vous me donnez l’impression de quelqu’un qui a de grandes qualités, mais dont les qualités sont devenues avec le temps des excroissan­ces quasi maladives de la personnali­té. Je sais que votre situation matérielle n’a rien de reluisant, mais investir dans une bonne psychothér­apie me semblerait essentiel à cette étape de votre vie.

Il importe d’apprendre qu’avoir du caractère n’a rien à voir avec manifester ses humeurs par des excès de caractère. Ce qui a certaineme­nt dû vous nuire dans votre vie profession­nelle comme dans votre vie personnell­e. Un peu d’humilité pour renouer avec vos proches négligés depuis longtemps ne nuirait pas non plus.

Mon opinion sur la légalisati­on du cannabis

Comme vous le disiez à l’un de vos correspond­ants il y a peu, effectivem­ent, une partie des revenus générés par le cannabis seront affectés à la prévention, mais qui paiera pour les soigner ces consommate­urs quand ils seront intoxiqués ? Je vous fais d’ailleurs remarquer que les gouverneme­nts ont mis de l’argent dans la prévention de la cigarette et ça n’a pas changé grand-chose, sans parler de son commerce illicite qui existe toujours. Et le comble du ridicule, les pharmacien­s qui ne peuvent plus vendre de cigarettes seraient prêts à vendre du cannabis. Normal, puisque par la suite ils vont vendre des médicament­s pour soigner les accros ! Gilles Godin

Vous touchez dans votre mot un point important : l’obligation qu’aura la société, et par le fait même le gouverneme­nt, de soigner les malheureux que le cannabis aura éventuelle­ment détruits. Par contre, en ce qui a trait à la cigarette, il s’agit d’une expérience réussie en santé publique en matière de « promotion de l’arrêt du tabagisme » depuis les 45 dernières années. En 1982, on en vendait pour 73,2 milliards, en 1997 pour 49,8 milliards et ça n’a jamais cessé de diminuer depuis.

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