Le Journal de Montreal

Les jeunes ont encore le choix

De nombreuses boissons sucrées avec un haut taux d’alcool sont encore sur les tablettes de la province

- ANTOINE LACROIX ET DOMINIQUE SCALI

Même si les controvers­ées boissons alcoolisée­s FCKD UP et Four Loko ne sont plus produites, ce ne sont pas les options qui manquent pour les jeunes à la recherche de breuvage sucré avec un haut taux d’alcool.

En allant dans quelques dépanneurs montréalai­s, Le Journal a constaté la présence de plusieurs boissons sucrées, dont les taux d’alcool varient entre 7 et 10 %, notamment les populaires Poppers. Elles sont considérée­s comme « problémati­ques » par l’organisme Éduc’alcool.

« Dès qu’elles contiennen­t du sucre pour camoufler la forte amertume de l’alcool ou un stimulant pour en dissimuler ses effets, c’est dangereux pour un jeune », selon Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool.

Notons que des breuvages populaires comme Mojo (7 %) et Octane (7 et 10 %) ont été retirés du marché en même temps que Four Loko (11,9 %) (voir autre texte).

Retirées des Couche-Tard, des canettes de FCKD UP (11,9 %) se trouvent encore dans certains dépanneurs. Selon son fabricant, ça pourrait prendre des semaines avant qu’elles ne soient plus sur des tablettes de la province.

« C’était la bonne décision de sortir de cette catégorie-là, a toutefois indiqué à TVA Nouvelles Aldo Geloso, coprésiden­t du groupe Geloso, fabricant entre autres des boissons FCKD UP. J’ai des millions de dollars en jeu et je suis prêt à mettre tout ça à la poubelle. »

DES LEÇONS À TIRER

Des parents et des directeurs d’école croient qu’il faut tirer des leçons du décès d’Athena Gervais la semaine dernière, considéran­t que le dépanneur où la jeune fille de 14 ans s’est procuré la boisson FCKD UP se trouve à moins de 300 mètres de l’école qu’elle fréquentai­t à Laval. Des ados parviennen­t à se procurer ces substances même s’ils n’ont pas l’âge légal pour en acheter.

Sa mort vient illustrer l’importance d’imposer une distance minimale entre les écoles et les points de vente des substances interdites aux mineurs, note Lorraine Normand-Charbonnea­u, présidente de la Fédération québécoise des directions d’établissem­ent d’enseigneme­nt, qui regroupe 2200 écoles.

MARCHER POUR EN ACHETER

« Marcher 20 ou 25 minutes pour aller en acheter… ça risque de moins leur tenter que si c’est en face de l’école », dit Corinne Payne, présidente de l’organisme qui représente environ 18 000 parents de 62 commission­s scolaires.

De son côté, la ministre Lucie Charlebois, déléguée à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, ne peut se prononcer sur cette mesure, car le gouverneme­nt est en attente d’un rapport de l’Institut national de santé publique sur le sujet.

Pour ce qui est des boissons Four Loko et FCKD UP, c’est Santé Canada qui a le pouvoir de les interdire, et non Québec, précise son attachée de presse, Alexandra Régis.

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ATHENA GERVAIS Décédée

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