Québec veut garder plus d’aînés à la maison
Québec veut augmenter de 18 % le nombre d’aînés nécessitant des soins à domicile d’ici 2021, une cible jugée insuffisante par des experts du milieu de la santé.
La ministre déléguée à la Santé publique Lucie Charlebois a présenté hier à Montréal la Politique gouvernementale de prévention en santé, qui vise à réduire les problèmes de santé évitables.
Parmi les cibles que s’est fixées le gouvernement, il y a celle d’augmenter de 49 % l’offre de logements abordables, de réduire le nombre de fumeurs à 10 % de la population et d’accroître le pourcentage de la population qui consomme au moins cinq portions de fruits et légumes par jour.
Un montant de 80 millions $ sera investi dans les prochaines années pour les réaliser.
Mais le président du Regroupement provincial des comités des usagers, Claude Ménard, « doute fort » que la cible d’augmenter de 18 % le nombre d’aînés requérant des soins à domicile soit réaliste, notamment à cause du vieillissement de la population.
PLUS DE SERVICES
L’ancien ministre péquiste et doyen de l’École de santé publique à l’Université de Montréal, Réjean Hébert, souligne à son tour qu’il est louable de vouloir élargir l’accès aux soins à domicile, mais encore faut-il augmenter la quantité de services offerts.
Pour sa part, le ministère de la Santé souligne que le 18 % est une prolongation de la cible fixée pour 2020, soit de 15 %. Les calculs prennent en compte les changements démographiques, indique la porte-parole Noémie Vanheuverzwijn.
L’an dernier, la protectrice du citoyen, Marie Rinfret, dénonçait dans son rapport annuel une diminution de 0,9 % des soins à domicile, malgré l’objectif du ministère.
Son rapport soulignait aussi que seulement 8,6 % des aînés recevaient des soins à domicile et que la durée des visites avait raccourci.