Carlos « le Chacal » de retour devant la justice française
Le terroriste conteste sa condamnation pour un attentat survenu en 1974 à Paris
Paris | (AFP) « La lutte armée n’est pas un choix, c’est une nécessité » : au premier jour de son procès en appel pour l’attentat meurtrier du Drugstore Publicis à Paris en 1974, le Vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, s’est campé en « révolutionnaire professionnel ».
Mais le « Chacal », 68 ans, qui affronte son dernier procès, a harangué une salle à moitié vide. Il voulait une audience filmée, pour constituer une « mémoire vivante » des procès historiques, mais la justice a refusé, estimant que l’intérêt pour la figure du terrorisme « anti-impérialiste » des années 1970-80 s’était « fortement amenuisé » ces dernières années.
En mars 2017, Carlos avait été condamné, pour la troisième fois, à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir lancé une grenade dans la galerie marchande du grand magasin parisien, faisant deux morts et 34 blessés. Un crime qu’il nie avoir commis, lui qui a « tellement tué » pour « la résistance palestinienne ».
« PROFESSIONNEL »
Souriant, col roulé et costume noir, il a levé le poing droit en entrant dans le box des accusés, avant de se présenter, comme à son habitude, comme un « révolutionnaire professionnel ».
Il comparaît pour deux semaines devant une cour d’assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, chargés des crimes terroristes.
À l’issue du premier procès, la cour avait estimé que « tous les éléments accumulés durant l’enquête » convergeaient vers le Vénézuélien.
L’attaque avait eu lieu le 15 septembre 1974 à Paris, à 17 h 10 : une grenade lancée par un homme depuis le restaurant en mezzanine du Drugstore avait explosé dans la galerie marchande en contrebas.
Pour l’accusation, cet attentat visait à faciliter la remise en liberté d’un Japonais arrêté à l’aéroport parisien d’Orly, membre de l’Armée rouge japonaise.
La défense, qui va plaider l’acquittement, veut « décortiquer » les témoignages contradictoires ou approximatifs d’un ancien compagnon d’armes de Carlos, d’une ex-compagne ou d’un avocat.