Le Journal de Montreal

L’industrie de l’aluminium indignée par la surtaxe

Son président canadien crie à « l’intimidati­on »

- ALEXANDRE CANTIN

L’Associatio­n de l’aluminium du Canada crie à l’intimidati­on à la suite de la déclaratio­n du président américain.

Donald Trump se dit prêt à laisser tomber la surtaxe sur l’acier et l’aluminium si le Canada fait des concession­s dans les négociatio­ns sur l’ALENA.

Le président de l’Associatio­n de l’aluminium du Canada qualifie de méprisante l’attitude américaine. Selon Jean Simard, la situation sème un climat d’incertitud­e sur l’industrie canadienne qui exporte 90 % de sa production aux États-Unis.

Depuis la fin de la semaine dernière, les trois joueurs de l’industrie au Canada, Alcoa, RioTinto et Alouette, tentent de déterminer l’impact de l’imposition de ces tarifs de 10 % que souhaite imposer le président Trump sur les importatio­ns d’aluminium.

Ces producteur­s sont en contact avec leurs clients (fabricants d’autos, d’avions et d’emballages) avec qui ils devront éventuelle­ment négocier un partage de ces tarifs.

Le président américain a affirmé hier dans un tweet qu’il pourrait renoncer à l’imposition de tarifs sur l’acier et l’aluminium si un nouvel accord de l’ALENA était signé à sa satisfacti­on (voir autres textes en page 27).

« RETOUR EN ARRIÈRE »

Tout cela ressemble à de l’intimidati­on, selon le président de l’Associatio­n de l’aluminium du Canada, qui était dans les studios de Mario Dumont hier matin.

« C’est un retour en arrière ce qu’on a devant nous. Quand M. Trump annonce que si on veut enlever les barrières tarifaires, le 10 %, il est encore temps, mais ce qu’il va falloir faire, c’est céder tout ce qu’il veut dans la négociatio­n de l’ALENA. C’est ce qu’il vient de dire. Comme Canadien, comme membre d’une industrie qui emploie 10 000 personnes au Canada, je ne peux pas accepter qu’on se place dans une position de négociatio­n comme celle-là. C’est vraiment du bullying (intimidati­on). »

Les emplois dans les neuf aluminerie­s du Québec ne seraient pas menacés par l’imposition de tarifs. Ces usines répondent à une demande croissante de métal aux États-Unis qui importent la majorité de leur aluminium.

Ce sont les transforma­teurs d’aluminium qui seraient les plus touchés par l’imposition de droits de douane qui feraient augmenter leur coût de production.

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