Des brigadiers dénoncent certains automobilistes
Les employés réclament une meilleure reconnaissance de leur travail
Peur de se faire frapper par des automobiles, températures pénibles, cyclistes délinquants, le quotidien des brigadiers scolaires est difficile. Ces derniers exigent auprès de Montréal une plus grande reconnaissance de leur métier et de meilleures conditions de travail.
« Il y a des autos qui passent devant nous et ne s’arrêtent pas. Ils nous coupent alors qu’on est avec les enfants », a témoigné hier Marcelle Bédard, brigadière depuis 30 ans sur le boulevard Saint-Michel.
Cette réalité est partagée par de nombreux brigadiers, qui doivent affronter les automobilistes qui ne respectent pas leur panneau d’arrêt et frôlent les écoliers qui traversent la rue. Ils craignent aussi souvent pour leur propre sécurité.
« J’en ai des anecdotes, ce n’est pas croyable. Une fois j’étais dans le milieu de la rue avec mon “stop” et la lumière était verte. Je le voyais venir [l’automobiliste]. J’étais avec trois enfants et je les ai poussés sinon on se serait fait frapper les quatre », a raconté Fernand Desmarchais qui travaille dans le quartier Ahuntsic.
Les cyclistes et même des autobus de la STM ignorent parfois la signalisation et poursuivent tout droit leur chemin. « Quand la conductrice d’autobus est passée sur mon arrêt, je suis allé directement au poste de police », s’est souvenu Robert Marlo, brigadier dans Anjou depuis 13 ans, qui a déposé une plainte dont la police a fait un rapport.
CONDITIONS CLIMATIQUES
Les conditions climatiques parfois extrêmes ne facilitent pas non plus leur travail. « Entre -15 et -20 degrés Celsius, ce n’est pas évident, il faut se mettre des pelures ! », a souligné Guy Courtois, âgé de 85 ans, qui oeuvre dans l’arrondissement de Montréal-Nord.
« Mon médecin m’a dit de ne pas arrêter ce métier-là, c’est ce qui me tient en forme », a-t-il confié, reconnaissant toutefois que les journées de pluie le fatiguent beaucoup.
Plus d’une cinquantaine de brigadiers se sont réunis hier pour manifester devant le quartier général du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) au centre-ville.
CONVENTION COLLECTIVE
Sans contrat de travail depuis plus de deux ans, les quelque 660 brigadiers du SPVM souhaitent arriver rapidement à une entente pour signer leur nouvelle convention collective.
Ceux qui travaillent à temps plein 20 heures par semaine gagnent environ 13 000 $ par année.
« On voudrait être traités comme les autres employés de la Ville, on n’a rien », a dénoncé la présidente du syndicat des brigadiers scolaires de la Ville de Montréal Diane Girard.
Sans assurances collectives et sans fonds de pension, les brigadiers de la métropole exigent une augmentation salariale et l’ajout d’effectifs pour surveiller l’une des 519 intersections désignées par Montréal.
L’administration de Valérie Plante s’est montrée ouverte hier à leurs revendications et les rencontrera le 19 mars pour trouver des solutions.