Théodore Pellerin dans la saison deux de The OA
PHOTO D’ARCHIVES, BEN PELOSSE
Ne dire que la vérité. Pour se libérer individuellement, pour faire le bien, pour nettoyer la société du mal qui la ronge, le mensonge. C’est ce que propose la pièce Jean dit écrite et mise en scène par Olivier Choinière au Théâtre d’Aujourd’hui.
Cette prémisse séduisante se traduit par un personnage qui en convainc un autre de révéler son grand mensonge et ainsi s’en affranchir pour vivre dans la lumière, la vérité. Il y arrive en lui faisant jouer au jeu « Jean dit », qui consiste pour celui qui s’y soumet à exécuter ce que l’autre lui ordonne. De personnage en personnage converti, le cercle des bienheureux de la vérité s’élargit...
Ce processus fort simple, mais servi avec des raccourcis simplistes, est entrecoupé par une idée de génie d’Olivier Choinière : un groupe de death metal qui s’exécute bruyamment sur scène.
Un personnage, sorti des estrades, vient à quelques reprises remettre en question la démarche de ceux qui se sont convertis à la vérité. Le spectateur est donc interpellé de manière habile par le metteur en scène. On se demande ainsi si on ne lui demandera pas non plus de se convertir à cette nouvelle religion qui veut abattre le mensonge.
RIEN DE NEUF
Malgré cette approche intéressante, ainsi qu’une distribution ethniquement diversifiée et bien dirigée, le propos du spectacle demeure faible. Les travers de notre société qui sont dénoncés sont archiconnus. Rien de nouveau dans la critique des médias, à propos des gens qui restent dans un boulot qu’ils détestent ou des médecins condescendants au-dessus des patients. Des thèmes comme « Christophe Colomb a-t-il vraiment découvert l’Amérique ? » semblent usés.
Ces lacunes sont exacerbées par des personnages trop stéréotypés et une trame redondante au fur et à mesure que le spectacle progresse.