Dans le même bateau que les infirmières ?
Des enseignants craignent que la pénurie entraîne encore plus d’épuisement et ne crée ainsi un « cercle vicieux » semblable à ce que vivent les infirmières dans le milieu de la santé.
« Non seulement on manque de relève, mais on tombe en maladie. On nous en demande toujours plus, mais on reste humaines », dit l’enseignante Julie Fournier.
Plus elles sont épuisées, plus elles sont nombreuses à quitter la profession ou à tomber en arrêt de travail, ce qui épuise d’autant plus celles qui restent et aggrave la pénurie, expliquent les professeures.
Une situation qui leur rappelle celle que vivent les infirmières, qui doivent faire beaucoup d’heures supplémentaires contre leur gré.
« Ça, ça s’en vient dans le milieu de l’éducation », croit Véronique Lefebvre, du Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil, qui prévoit que la pénurie ira en empirant dans les prochaines années.
« ON EMBAUCHE »
Selon le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, le milieu scolaire a longtemps été peu attirant en raison de sa précarité, les finissants pouvant attendre des années avant d’avoir un poste. Cette réalité est en train de changer, dit-il.
« Il faut envoyer le message qu’on embauche en éducation. Il n’y a pas un service public où on embauche autant en ce moment. »
Dans un livre publié la semaine dernière, le ministre dit aussi vouloir redorer le blason de la profession, notamment en rehaussant les exigences pour que les enseignants complètent un diplôme de deuxième cycle universitaire.
PERFECTIONNEMENT
Or, plusieurs professeurs craignent que cette mesure n’exacerbe la pénurie.
« C’est ironique. On veut augmenter la formation, mais les profs ne sont même pas capables d’assister au perfectionnement qu’on leur offre déjà », dit Mme Lefebvre. Car pour être libéré, un enseignant doit être remplacé, ce qui est souvent impossible.