Il ne paie pas son logement et le sous-loue sur Airbnb
La propriétaire se sent impuissante face à la lenteur de la Régie du logement
Une dame âgée de Longueuil attend depuis des mois de pouvoir faire expulser son locataire qui, en plus de ne plus payer son loyer, sous-loue son appartement sur Airbnb et l’utilise comme salon de massage.
« Il profite de mes cheveux blancs et du fait que je sois une femme, explique avec vigueur Marguerite Raymond qui, malgré ses 92 ans, ne compte pas se laisser faire. J’en ai 10 pouces au-dessus de la tête de cette affaire. »
Depuis six mois, la femme se bat auprès de la Régie du logement pour faire expulser l’homme, qui loue depuis 2015 l’appartement qu’elle possède au-dessus du sien, sans succès.
RETARDS
Tout a commencé l’an dernier, quand Mme Raymond a remarqué, en plus des retards fréquents dans le paiement du loyer, que des inconnus allaient et venaient sans cesse au-dessus de chez elle.
« Toutes les fins de semaine, je voyais des gens passer là », explique-t-elle.
L’explication est simple : son locataire a décidé de mettre en location l’appartement via le site spécialisé Airbnb.
Pour 59 $ la nuit, M. Tang Abomo offre à des touristes de passage tout le confort de l’appartement de Mme Raymond, sans le consentement de celle-ci.
Les commentaires laissés sur le site Airbnb indiquent qu’au moins une vingtaine de personnes auraient loué le logement depuis mai dernier.
IL NE PAIE PAS SON LOYER
Et ce n’est pas tout : un ami de M. Tang Abomo, Christophe Mbarga, utilise aussi l’appartement comme salon de massage.
On trouve d’ailleurs son nom et l’adresse de M. Tang Abomo dans un répertoire de massothérapeutes en ligne.
« Je l’ai encore vu passer avec sa table de massage lundi dernier, explique Lise Raymond, la fille de Mme Raymond. C’est n’importe quoi. »
Cerise sur le gâteau, M. Tang Abomo, refuse de payer son loyer depuis l’été dernier.
Contacté par téléphone, l’homme a refusé de répondre au Journal.
Son ami M. Mbarga a affirmé pour sa part qu’il ne donnait plus de massages à cette adresse en ajoutant qu’il se « fout de ce que pense Mme Raymond ».
EXPULSION
Excédée, Lise Raymond a contacté la Régie du logement au nom de sa mère en octobre pour faire expulser le locataire.
Deux audiences ont déjà eu lieu sans aboutir à une expulsion, d’abord pour un document manquant, puis parce que M. Tang Abomo a prétendu être malade. Une troisième audience est prévue le 9 avril.
« C’est encore un mois ou ma mère ne touchera pas de loyer pendant que lui se fait de l’argent, déplore Lise Raymond. C’est ridicule que ce soit aussi long. »
Interrogée par Le Journal, la Régie du logement a indiqué ne pas commenter les cas particuliers.